Un métissage musical aux rythmes toniques, lumineux et à la vivacité légère, a su trouver l'adhésion chaleureuse du public. Samedi dernier au Théâtre municipal de la Ville de Tunis, le Festival de la Médina nous a offert l'occasion de découvrir l'Orchestre Arabe de Barcelone. Enraciné en Catalogne, une région d'Espagne caractérisée par une forte population arabe, et puisant dans les sources arabes traditionnelles, en particulier les cultures marocaine et andalouse et les traditions soufies, sa prestation a été empreinte par des consonnaces de World Music, de jazz et d'autres musiques méditerranéennes. Au cours de ce concert, la formation de l'Orchestre Arabe de Barcelone, composé de musiciens espagnols et marocains qu'on retrouve à la guitare, à la batterie, au piano, à la percussion, au clavier, au violon, a été rehaussée par la prestation des deux chanteurs marocains, à savoir Mohamed Solimane et Mohamed Bout Ayoub qui ont interprété au grand bonheur du public, des chansons pour la plupart tirées de leur album «Libertad» (Liberté). Un album qui a été réalisé en hommage au «Printemps arabe» et aux révolutions des peuples contre la dictature et l'opression . Dans «Nidae Filastine» (L'appel de la Palestine), «La lil'hozn» (Non à la tristesse), «Ahlem El Machriq» (Rêves d'Orient) et «El Qods», le groupe a réitiré musicalement la préocupation arabe face à l'éternel problème palestinien. «Notre mission est de transmettre un message d'amour, de paix et de tolérance dans le monde ...Le dialogue entre les cultures n'est possible qu'avec la paix et l'amour», a expliqué Mohamed Soulimane, violoniste, chef d'orchestre et fondateur de l'Orchestre Arabe de Barcelone . Les morceaux s'enchaînaient, délivrant une musique dense et colorée. Un magnifique métissage et une belle fusion entre les musiques traditionnelles du Maghreb et de la Méditerranée où l'on relève facilement les influences de la world music, du jazz et des rythmes sud-américains. Quant aux chansons, elles étaient tantôt débitées en arabe littéraire, tantôt en dialecte marocain et même en catalan. Les variations contenues dans le programme ont également promené le public dans les méandres des «Mouwachahats», et dans les arcanes du mysticisme soufi par les biais des invocations et du Inchad, interprétés par une voix forte et touchante, soutenue en cela par un orchestre au jeu irréprochable. La Bonbonnière n'a pas affiché complet, mais le petit monde présent a longuement applaudi l'Orchestre Arabe de Barcelone pour sa performance distinguée.