La 2ème soirée de la 34ème session du Festival International de Boukornine a été consacrée à la musique jazz avec le groupe de Mohamed Ali Kamoun, le jazzman tunisien, connu pour son style original qui consiste à marier le jazz occidental aux musiques orientales. Ce jeune musicien s'est distingué aussi bien en Europe qu'en Tunisie pour sa musique basée à la fois sur l'emploi d'instruments occidentaux et d'autres orientaux pour en faire une musique originale. Notons que Mohamed Ali Kamoun se produira bientôt au Festival de Carthage pour une soirée de jazz oriental avec un groupe de 50 éléments ! Il a présenté son spectacle, accompagné d'une troupe composée d'un guitariste, d'un bassiste, d'une luthiste, d'un flûtiste et de deux percussionnistes. Quant à Mohamed Ali Kamoun, il jouait de l'orgue tout en assurant le rôle du chef d'orchestre. Quatre choristes (dont trois jeunes filles) faisaient partie de l'ensemble. A vrai dire, le nombre était restreint, mais on ne peut qu'apprécier les performances qui étaient d'un niveau très satisfaisant. En effet, les sons de la guitare et de l'orgue se sont associés à ceux du luth et de la flûte. Les instruments à percussion, bien de chez nous, (darbouka, tabla, tar…) ont donné aux morceaux exécutés le goût oriental, sinon tunisien. La troupe a interprété, entre autres, des chansons tunisiennes avec une nouvelle répartition musicale qui sentait le jazz. C'étaient quelques échantillons que le musicien avait préparés pour cet été, ayant travaillé d'arrache-pied toute la dernière année sur les chansons traditionnelles et populaires de Tunisie en les adaptant au genre jazz. Il y avait donc, la fameuse chanson populaire « Wajjaâtouha… » et celle de Cheikh Ifrit « Zaâma Ennar Titfachi ». Le chant soufi était également présent à cette soirée avec une chanson intitulée « Ya Rab », écrite, composée et interprétée par Mohamed Ali Kamoun. De même, l'artiste a présenté une chanson du patrimoine musical turc qui fut bien appréciée du public. Bref, c'est une soirée où le public, malheureusement peu nombreux, s'est régalé des dernières créations de Mohamed Ali Kamoun, cet artiste, au grand talent, qui a réussi à mettre un pont entre la musique occidentale et la musique arabe ou tunisienne, toujours soucieux de fusionner entre les deux genres musicaux, signe d'ouverture envers les musiques du monde. Il est dommage que ce mariage musical ne soit pas suffisamment accueilli et médiatisé chez nous, à l'heure où les musiques ont tendance à se rencontrer, se croiser et se compléter dans ce monde, devenu un petit village ! La preuve : environ une centaine de spectateurs assistaient ce soir-là à ce concert.