Un grand nombre de citoyens et de représentants de la société civile et de différents partis politiques ont observé, hier, un sit-in de 2 heures (de 10h00 à midi) dans la cour du siège du gouvernorat de Kairouan, et ce pour déplorer la marginalisation et la précarité de la plupart des délégations, ce qui a nui énormément à la qualité de vie des villageois. Initié par le mouvement «Kairouan proteste» que parrainent la coordination régionale de l'action civile et politique et le Ftdes (Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux), ce sit-in sous haute protection sécuritaire a permis à ses participants de scander des slogans pour dénoncer le manquement aux promesses d'amélioration de l'infrastructure générale, le retard enregistré au niveau de la mise en place de nombreux projets de développement, l'aggravation de la situation socioéconomique, le chômage et la pauvreté. Etaient présents également à ce sit-in des villageois de la localité d'Aouled Nsir de la délégation de Bouhajla qui ont exprimé leur colère et leur grogne concernant d'une part le manque d'eau potable dans leur zone, d'autre part les préjudices environnementaux et sanitaires ayant été causés par les prospections pétrolières (2.576 m de profondeur jusqu'à nos jours), ce qui a endommagé leurs habitations et leurs champs et provoqué des maladies respiratoires. M. Messaoud Romdhani, vice-président de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme, présent lors de ce sit-in, nous explique qu'il serait souhaitable que le gouverneur soit une personnalité neutre et impartiale afin qu'il puisse répondre aux aspirations légitimes de toutes les franges de la société, loin de toute position partisane pour tel ou tel parti : «En fait, on voudrait que le dialogue soit continu entre le responsable politique et la société civile pour le bien de notre région». Pour sa part, M. Abdelmajid Laghouen, gouverneur de la région, estime qu'il est ouvert à tous les dialogues constructifs, en plus du travail et du déplacement sur le terrain pour connaître les vrais problèmes des habitants comme ce fut le cas pour la zone d'Aouled Nsir, dont il a relevé les demandes de dédommagement auprès de la société pétrolière étrangère et pour laquelle des projets d'eau potable sont en cours de réalisation.