Le président de l'Assemblée nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaâfar, a annoncé, hier, la suspension des travaux de l'ANC jusqu'à l'ouverture d'un dialogue national global regroupant toutes les factions politiques. S'exprimant hier, peu avant la rupture du jeûne, sur la première chaîne nationale, Ben Jaâfar a relevé que l'ANC a prouvé, lors de la plénière d'hier qu'elle est capable de poursuivre ses travaux avec la majorité. «Elle ne le fera pas avant le retour de toutes les parties à la table du dialogue». Le président de l'ANC a appelé, notamment, l'Ugtt à assumer le rôle qui est le sien et à poursuivre le dialogue national, rappelant le poids historique de l'organisation ouvrière avant et après la révolution. Il a loué les efforts déployés par l'Ugtt en vue de rapprocher les vues en se tenant à égale distance de toutes les familles politiques. Ben Jaâfar a, d'autre part, critiqué les partis qui, a-t-il dit, «ont opté pour la mobilisation de la rue au détriment de l'intérêt national, au moment où la Tunisie traverse une crise marquée par l'assassinat d'hommes politiques et de militaires». Ce qui représente, selon Ben Jaâfar, les prémices de la division et de la discorde entre les Tunisiens. «Je n'accuse personne et je reconnais que tous les acteurs politiques veulent du bien pour ce peuple», a soutenu le président de l'ANC. Il a exprimé son refus de voir l'ANC prise en otage par les politiques. « Une partie de l'opposition et de l'opinion publique craint que la Troïka et notamment Ennahdha ne mette la main sur les structures de l'Etat et ne fasse tourner les prochaines élections en sa faveur », a-t-il avoué. Et d'ajouter : « A son tour, la Troïka craint une contre-révolution et à nouveau un glissement vers la tyrannie ». En conclusion, Ben Jaâfar a affirmé que le peuple s'est lassé de la politique et de l'instabilité et ne pourra plus supporter de nouvelles opérations terroristes dans le pays.