L'ANC doit reprendre ses travaux avant la fin de la semaine en cours, estime un groupe de 120 constituants Parallèlement aux missions de bons offices tentant de rapprocher les positions des uns de celles des autres et de tempérer les exigences excessives, les constituants légitimistes (ceux qui sont toujours attachés à l'ANC et s'y rendent quotidiennement) ne sont pas restés les bras croisés à la suite de la décision du Dr Mustapha Ben Jaâfar de suspendre les activités de la Constituante jusqu'au démarrage du dialogue national que tout le monde attend avec impatience. «Hier, près de 120 constituants ont tenu une réunion au siège de l'ANC, plus précisément dans la salle de l'ancienne Chambre des députés, pour examiner la situation et proposer leur approche pour sortir le pays de la crise», nous précise Saïd Kharchoufi, constituant et l'un des fondateurs du parti Tayyar Al Mahabba (ex-Al Aridha Echaâbia). «Nos concertations ont abouti à la nécessité absolue pour l'ANC de reprendre ses travaux avant la fin de la semaine en cours. Le Dr Mustapha Ben Jaâfar nous a demandé d'accepter que la suspension de l'action de la Constituante se prolonge une semaine encore afin de donner aux concertations en cours l'opportunité d'aboutir au démarrage du dialogue national. Nous avons décliné cette demande puisque l'autre partie, celle du Front du salut, a déjà décrété que cette semaine sera celle du départ du gouvernement et de l'ANC, outre le fait que les frontistes ont déjà lancé leur campagne «Dégage» en vue de vider les institutions étatiques dans les régions», ajoute notre source. «Nous rencontrons aujourd'hui le président de la République» Les constituants légitimistes ont, d'autre part, convenu de former une délégation qui rencontrera, aujourd'hui, le président de la République, le chef du gouvernement ou l'un de ses représentants pour leur exposer leurs revendications. La délégation se compose, entre autres, de Saïd Kharchoufi et Jedidi Sbouii (Tayyar Al Mahabba), Noura Ben Hassine (CPR), Badreddine Abdelkafi (Ennahdha), Ali Houiji (Wafa) et Hichem Ben Jemaâ (Courant démocratique). Les émissaires des constituants légitimistes demanderont aux deux têtes de l'exécutif «d'appliquer la loi à l'encontre de tous ceux qui y contreviennent et de protéger les institutions de l'Etat contre les aventuriers. Nous demandons également la création d'un front parlementaire au sein même de la Constituante en vue de préserver le processus transitionnel et d'assurer le suivi de nos exigences». La délégation des constituants légitimistes envisage, également, de rencontrer Nouri Lajmi, président de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica), pour «lui demander, révèle Saïd Kharchoufi, que son instance joue pleinement son rôle et contribue à mettre un terme aux dérives médiatiques qui sèment le trouble et la confusion parmi l'opinion publique. D'ailleurs, nous appelons aussi les autres médias (presse écrite) à davantage de neutralité et de professionnalisme». Interrogé sur l'évaluation des constituants légitimistes de l'appel lancé par le CPR, hier, pour «dynamiser l'application de l'état d'urgence», ce qui peut revenir à lever le sit-in d'Arrahil par la force, Saïd Kharchoufi indique : «Nous refusons la levée des sit-in pacifiques en recourant à la force. En contrepartie, nous sommes contre les actes d'atteinte ou d'agression à l'encontre des institutions de l'Etat. Pour nous, la campagne ‘‘Dégage'' et la semaine ‘‘Arrahil'' annoncées par le Front du salut national sont à assimiler à un coup d'Etat, ni plus ni moins».