Le courant « Al Mahabba » a organisé hier, à Tunis, une manifestation dans le cadre de sa campagne « Avec le vote, pas avec le coup d'Etat » Plusieurs personnes se sont rassemblées devant le théâtre municipal de Tunis à partir de 14h, en réponse à un appel de Hechmi Hamdi, président du parti, lancé sur sa chaîne satellitaire et sur les réseaux sociaux. Selon les organisateurs se trouvant sur place, l'initiative avait pour objectif de défendre la démocratie et l'Etat civil, d'exprimer la solidarité du peuple avec l'armée nationale et d'exhorter les Tunisiens à rester unis. Un groupe d'activistes venant de la mosquée Al Fath a rejoint les manifestants après la prière du vendredi, dans le but de condamner « le massacre » de citoyens en Egypte et de défendre le principe de la légitimité. Au final, il y avait près de 200 participants de différentes appartenances politiques, qui agitaient des drapeaux tunisien, égyptien, ainsi que des bannières islamiques. Parmi les slogans scandés, fusaient « le peuple est musulman et n'abandonnera pas » et « la Tunisie n'a pas de Sissi ». « Nous devons défendre la légitimité pour éviter un scénario à l'égyptienne », affirme une manifestante. Des slogans contre les médias « de la honte » ont également été scandés. « Les médias ont pour beaucoup contribué à la division du peuple », explique un manifestant. « Ils mentent et manipulent les gens », renchérit un autre. Propositions de sortie de crise A côté du théâtre, une tente a été dressée pour recueillir la signature de tous ceux qui adhèrent à la campagne « Avec le vote, pas avec le coup d'Etat ». Sur les feuilles d'inscription, on pouvait lire les « trois solutions » du courant Al Mahabba pour sortir le pays de la crise politique. Premièrement, le parti propose que l'ANC poursuive ses travaux jusqu'au 23 octobre 2013, de mettre en place un gouvernement d'union nationale et d'organiser des élections dans un délai de 6 mois. Deuxièmement, un référendum pourrait être organisé afin de statuer sur la première proposition. La troisième solution serait de passer directement aux législatives anticipées en utilisant la loi électorale de 2011, pour choisir un nouveau parlement. Ce dernier représenterait la haute autorité dans le pays pendant cinq ans, et serait chargé de terminer la rédaction de la Constitution. Il est encore trop tôt pour dire si la campagne de Hechmi Hamdi, lancée début août, est une réussite ou pas. Le nombre de signataires de la pétition n'est pas encore connu. L'affluence, quant à elle, était très moyenne.