VIENNE (Reuters) — L'Iran n'envisage pas d'interrompre ses activités d'enrichissement d'uranium en dépit des sanctions adoptées par le Conseil de sécurité de l'ONU, a dit hier son représentant auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea), Ali Asghar Soltanieh. Téhéran a lancé en février un programme d'enrichissement de son uranium à 3,5% pour le porter à un taux de pureté de 20%. Les Occidentaux voient dans ce processus la première étape sur la voie de l'acquisition par l'Iran d'un combustible assez riche pour servir à la confection d'une bombe atomique. "Nous ne suspendrons pas, même une seconde, nos activités nucléaires d'enrichissement", a dit Soltanieh à Reuters, ajoutant que cela incluait l'enrichissement à 20%. L'Iran a accéléré son programme nucléaire après l'échec fin 2009 d'un projet de protocole par lequel les Iraniens livraient leur stock d'uranium à la Russie et à la France en échange de barres de combustible enrichi. L'Iran affirme que son programme nucléaire a des visées pacifiques et que le réacteur installé près de Téhéran produit des isotopes nécessaires au traitement du cancer. Soltanieh a expliqué que son pays ne disposait d'aucune garantie de recevoir le combustible enrichi. "Je suis certain qu'à notre place vous feriez exactement la même chose, vous continueriez l'enrichissement à 20%", a-t-il précisé. De son côté, le Président Mahmoud Ahmadinejad, en visite à Shanghai, a estimé que les sanctions de l'ONU n'avaient aucune valeur juridique et qu'elles n'affectaient pas les relations bilatérales avec la Chine. "A nos yeux, la résolution manque de valeur juridique. Cela souligne la faiblesse des pays à l'initiative de la résolution", a déclaré le Président, dont les propos ont été traduits. "La question nucléaire est juste une excuse ou un prétexte. Le gouvernement des Etats-Unis est sur le point d'engloutir l'ensemble du Moyen-Orient", a-t-il dit. "Le Conseil de sécurité se trouve également entre les mains des Etats-Unis. Il n'appartient pas aux pays, cette structure n'est pas démocratique." Un parlementaire iranien a annoncé hier que la République islamique procéderait à l'inspection de navires étrangers dans le détroit d'Ormuz et les eaux du Golfe si les navires iraniens se voient infliger ce type de traitement comme prévu par la résolution de l'ONU. "Dans l'éventualité où un navire (iranien) est soumis à une inspection nous prendrons des mesures de rétorsion et nous inspecterons plusieurs de leurs navires", a dit Hossein Ibrahimi, cité par l'agence de presse Mehr.