TEHERAN (Reuters) — L'Iran a interdit l'accès de son territoire à deux inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) auteurs d'un rapport sur le programme nucléaire de la République islamique, a annoncé un haut responsable iranien hier. Ali Akbar Salehi, directeur de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, a déclaré que les deux inspecteurs avaient été déclarés persona non grata pour avoir rédigé un rapport «mensonger». «Leur rapport est totalement mensonger et (...) nous demandons que ces deux inspecteurs ne soient plus jamais envoyés en Iran et qu'ils soient remplacés par deux autres», a-t-il dit, cité par l'agence de presse Isna. «Si un inspecteur rédige un rapport contraire aux faits établis (...) nous avons le droit d'émettre une protestation comme nous l'avons fait au vu du rapport des deux inspecteurs», a-t-il ajouté. A Vienne, l'Aiea n'a fait aucun commentaire mais on confirme de source diplomatique que l'Iran a bien notifié l'agence onusienne de cette interdiction. L'ambassadeur d'Iran auprès de l'Aiea, Ali Ashghar Soltanieh, a souligné que d'autres inspecteurs pourraient toutefois venir en Iran. «Les inspections se poursuivent sans interruption», a-t-il dit. «Il nous faut nous montrer plus vigilants sur ce que font les inspecteurs afin de garantir la confidentialité», a-t-il ajouté. Ali Akbar Salehi n'a pas fourni les noms des deux inspecteurs et n'a pas précisé quels étaient, selon lui, les éléments inexacts de leur rapport. Cette interdiction intervient après l'adoption le 9 juin d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU imposant un quatrième train de sanctions contre l'Iran en raison de ses activités nucléaires suspectes. Dans un rapport de neuf pages établi fin mai, l'Aiea indiquait que l'Iran travaillait à enrichir son uranium à des niveaux plus élevés. Le texte affirmait en outre que les autorités iraniennes n'avaient pas répondu aux demandes de l'Aiea sur les éventuelles implications militaires de leur programme nucléaire. Pour Washington, cette absence de réponse confirme le refus de Téhéran de se soumettre aux exigences de la communauté internationale et empêche la tenue de négociations sur le sujet. L'Iran avait vivement réagi aux sanctions de l'ONU. Le Parlement iranien avait annoncé qu'il allait revoir le niveau de la collaboration avec l'Aiea.