Une délégation renforcée de la Troïka a avancé hier une nouvelle initiative. Les partis de l'opposition en seront informés aujourd'hui Encore une nouvelle proposition présentée hier par les représentants de la Troïka lors de leur rencontre avec les organisations qui parrainent le dialogue national (Ugtt, Utica, Ltdh et Conseil de l'Ordre des avocats). Cette initiative comprend «un ensemble de propositions qui seront communiquées ce samedi 31 août aux partis de l'opposition par le quartet parrainant le dialogue», s'est contenté de déclarer Mouldi Riahi, représentant d'Ettakatol. Mais en quoi consistent effectivement ces nouvelles propositions ? Une source syndicale précise : «La délégation de la Troïka, qui était assez renforcée cette fois comprenant Rached Ghannouchi, Sahbi Attig et Abdellatif Mekki (Ennahdha), Mouldi Riahi (Ettakatol), Imed Daïmi et Haithem Ben Belgacem (CPR), nous a présenté les trois propositions suivantes : clôture des concertations ce week-end, acceptation de la formation d'un gouvernement de compétences indépendantes et démission du gouvernement Laârayedh à la clôture du dialogue national et une fois que l'Assemblée nationale constituante aura achevé ses travaux en adoptant la constitution et la future loi électorale». «En clair, ajoute notre source, la démission du gouvernement Laârayedh ne sera pas immédiate et sa date n'est pas fixée, ce qui revient à dire qu'on va attendre au moins un mois, voire plus. Pour nous, parrains du dialogue national, les trois propositions ne comprennent aucune avancée et nous ne sommes pas prêts à les accepter. Toutefois, nous allons les transmettre, aujourd'hui, samedi 31 août, aux représentants des partis de l'opposition». Un nouvel ultimatum Les négociations vont-elles durer indéfiniment et l'ultimatum lancé par l'Ugtt est-il encore de mise? «Nous estimons que les concertations doivent être clôturées lundi prochain au plus tard. D'ailleurs, à la lumière des réponses de l'opposition et de la rencontre avec la Troïka après-demain, l'Ugtt décidera de la date de la réunion de sa commission administrative nationale. Au cours de cette réunion, nous déciderons de la politique à suivre à l'avenir au cas où le statu quo se poursuivrait», indique notre source syndicale. Du côté de la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (Ltdh), règne un sentiment de lassitude. «C'est une nouvelle initiative qui ne comprend rien de nouveau et elle est encore loin de l'initiative du quartet du dialogue national. Leurs nouvelles conditions cherchent à gagner du temps et à faire durer les pourparlers», indique Abdessattar Ben Moussa, président de la Ltdh. Il est à préciser que les représentants de la Troïka ainsi que les quatre parrains du dialogue national ont décidé, d'un commun accord, de limiter les déclarations aux médias. «Le but de cette décision est de faciliter le dialogue et de réduire les tensions, les surenchères et l'incompréhension», arguent-ils.