Jamais le football tunisien n'est tombé aussi bas. Maâloul est passé par là... Le système Nabil Maâloul, après l'élimination par le Cap-Vert —à Radès SVP—, a vécu. Honni du grand public, le sélectionneur n'aura pas réussi son ultime défi, celui de réconcilier la sélection avec l'opinion, de rallier un peuple à sa cause. Le miracle n'a pas eu lieu. Mais on a toujours pensé que cela n'existe pas en football. Face à un modeste Cap-Vert, Maâloul a abattu la mauvaise carte, celle qui le fragilise, désormais, au sein du groupe. Depuis son arrivée à la tête du onze national, son image a été déjà écornée. Il a posé un vernis amer, en offrant le leadership à des cadres défaillants (Hagui, Ragued, Darragi, Jemaa, Traoui, Youssef Msakni), débordant d'ego, qu'il voulait pourtant chasser. Le sélectionneur s'est planté et il n'a pu faire remonter la sauce en optant pour une tactique inadéquate au football actuel. Après le Cap-Vert, Maâloul paraissait sonné en annonçant son limogeage. Il est assez intelligent pour trouver les mots : «Je demande des excuses au peuple tunisien; le Cap-Vert était supérieur à la Tunisie. Huit joueurs n'ont pas été à la hauteur, etc.». Blablabla, ce ne sont que des paroles pour camoufler son échec et l'échec de Hagui, Jemaa, Darragi et Youssef Msakni. Cette élimination à Radès, Maâloul ne l'a pas vu venir. Il était persuadé, dans sa logique, qu'en maintenant ses hommes contre vents et marées, ceux-ci le lui rendraient bien. Las, Jemaa, Youssef Msakni, Hagui, alignés contre le bon sens, ne l'ont pas sauvé. Darragi non plus... Cette catastrophe, c'est celle d'un homme aussi malin qu'il peut être têtu. Prisonnier de son personnage devant les médias, il a essayé de faire semblant de faire mieux que Sami Trabelsi. En vain. Il a échoué. Il a fait confiance aux mêmes hommes avec les vieux rescapés, Maâloul cherchait la même osmose, mais il n'a pas vu les fissures, ou alors il a fermé les yeux. En excluant Chamseddine Dhaouadi, Maâloul et Harbaoui, il avait d'ailleurs dessiné les contours de son action. Il ne s'appuyait pas sur une logique sportive, mais plutôt sur celle des hommes. Problème : il s'est trompé sur certains d'entre eux.