Impacts positifs sur les cultures en général, risque de dégâts, en revanche, dans les vignes La saison des pluies a commencé dès la deuxième quinzaine du mois d'août cette année. Les abondantes précipitations ont alimenté les nappes souterraines et les barrages, notamment au nord de la Tunisie. L'apport d'eau du 1er au 6 septembre au niveau du barrage de Sidi Mellek, par exemple, est estimé à 142 millions de m3, soit cinq fois l'apport moyen du mois de septembre (28 millions m3), selon le DG des barrages et des travaux hydrauliques, M. Taoufik Abdelhédi. Actuellement, des lâchers d'eau y sont menés, avec un débit de 250 à 300m3 par seconde, dans le but de maintenir la capacité de résorption du barrage. L'apport total pour les 29 barrages en exploitation est, lui, estimé à 172 millions de m3. Le stock d'eau dans tous les barrages s'élève à 1milliard 257 millions de m3, contre 1 milliard 385 millions en septembre 2012. Survenues après une période de forte demande, «les pluies vont combler, au moins en partie, le déficit dans les barrages et d'appréhender l'arrière-saison avec sérénité. Elles auront aussi pour effet de lessiver le sol chargé de sels et d'engrais dans les zones irriguées», déclare M. Abdelfattah Saïd, directeur de l'Arboriculture fruitière et des cultures maraîchères. Aubaine pour les oliviers Les oliviers ont beaucoup souffert de la sécheresse ces trois dernières années, notamment dans le Centre et le Sud. Selon M. Abdelfattah Saïd, les pluies permettront de les sauver et d'améliorer la qualité des olives. «Les arbres sont en période de production. Avec les pluies, la teneur en eau des fruits sera plus importante, affirme le responsable. Les olives auront ainsi un meilleur taux d'extraction d'huile et un bon calibre». Les pluies sont favorables aussi pour les orangers et les citrus en général, qui sont en phase de grossissement des fruits. Le grenadier, également en phase de production, donnera des fruits avec une «belle qualité de coloration » grâce à l'humidité. Pour les dattes, en revanche, les pluies ne sont pas favorables pour les variétés précoces, mais sont sans danger pour les dattes ‘‘Deglet nour''. «70% des régimes de dattes ont été recouverts avec du moustiquaire ou du plastique, pour protéger les fruits contre la pyrale des dattes et des pluies, affirme M. Saïd. Là où il peut y avoir des dégâts à cause des pluies, c'est au niveau des vignes. Les vignes de table et de cuve sont gorgées d'eau et risquent la pourriture. Pour éviter cela, les agriculteurs procèdent à des traitements répétitifs avec des pesticides et des fongicides, et ce n'est pas bon pour la santé (Ndlr des consommateurs)». Quant aux céréales, la moisson est finie et les agriculteurs commencent déjà à préparer le sol pour la nouvelle campagne céréalière. Cette année, la récolte est estimée à 7,3 millions de quintaux. «Ce n'est pas catastrophique, mais cela ne nous empêchera pas d'importer 15 millions de quintaux», affirme Mme Saloua Zouari Ben Hdid, directrice Développement qualité au ministère de l'Agriculture. Dégâts à cause de la grêle Contrairement aux pluies, qui sont généralement appréciées par les agriculteurs, les chutes de grêle sont fortement redoutées. Associées aux orages, elles ont causé, en août dernier, des dommages plus ou moins importants dans certaines régions. A Kasserine, par exemple, 2.800 ha d'oliviers, 1.700 ha de pommiers et 1.100 ha de tomates d'arrière-saison ont subi des pertes allant jusqu'à 85%, selon M. Abdelfattah Saïd. A Kairouan, les grêles ont endommagé 700 ha de poivrons et 300 ha de pastèques, avec des pertes allant de 5 à 50%. En outre, 150 ha de culture maraîchère et d'arboriculture ont été endommagés par la grêle au Kef.