Abassi déplore les tergiversations d'Ennahdha. Il attend une autre réponse dans les heures à venir «Nous n'avons aucun ultimatum à lancer à la Troïka et principalement à Ennahdha qui a, concrètement, de par ses conditions exprimées dans son communiqué de vendredi dernier, rejeté la feuille de route. Nous reviendrons à nos structures qui décideront de l'action à entreprendre, à l'avenir, pour sauver cette feuille de route. Nous sommes convaincus qu'il est impossible de tenir le dialogue national en l'absence du parti n°1 du pays, qui n'accepte effectivement que la moitié de notre initiative qui est un tout. Le Quartet ne restera pas les bras croisés face à ce blocage de dernière minute. Notre responsabilité est de poursuivre la dynamisation de notre initiative et de laisser la porte grande ouverte face à ceux qui veulent nous rejoindre et adhérer à notre feuille de route, dans son ensemble». Houcine Abassi, secrétaire général de l'Ugtt, n'y est pas allé, hier, par quatre chemins, pour éclairer l'opinion publique, au nom du Quartet parrain du dialogue, au cours d'une conférence de presse, fort suivie et fort animée, sur les véritables raisons qui ont fait capoter le dialogue national, dans la dernière étape devant précéder son démarrage attendu pour le début de la semaine prochaine. Et le SG de l'Ugtt d'ajouter : «Nous espérons recevoir une autre réponse de la part d'Ennahdha dans les prochaines heures. Malheureusement, nous ne pouvons pas attendre davantage. Tout simplement parce que la Tunisie n'est plus en mesure de reporter encore ses attentes, afin qu'Ennahdha et ses alliés prennent clairement le parti de rejoindre la table du dialogue sans conditions préalables ni formules linguistiques autorisant toutes les interprétations possibles. Le sort du pays dépend de la résolution de la crise politique». Notre parti, la Tunisie En réponse à ceux qui accusent l'Ugtt et le Quartet d'impartialité et d'alignement sur les positions du Front du salut national, Abassi s'emporte pour affirmer : «Au Quartet, notre parti s'appelle la Tunisie. Nous ne nous alignons sur aucun parti politique. Nous estimons que toutes les parties prenantes de la crise sont tenues de consentir les concessions qu'il faut pour que la Tunisie sorte de la crise. Nous considérons que notre initiative est une initiative modérée. Aucun parti ne tirera un profit quelconque du contenu de l'initiative du Quartet. Et je tiens à préciser à l'intention de ceux qui lisent notre feuille de route à leur guise: le prochain gouvernement n'aura pas les mains libres, puisqu'il exercera ses fonctions sous le contrôle de l'Assemblée nationale constituante, mais sans en être l'otage», ce qui revient à dire que l'ANC poursuivra ses activités jusqu'aux élections générales, lesquelles élections donneront lieu à un gouvernement d'un mandat de quatre ou cinq ans. De son côté, Wided Bouchamaoui, présidente de l'Utica, a insisté sur la détérioration de la situation économique du pays, sur la réticence des investisseurs, tant tunisiens qu'étrangers, ainsi que sur la situation des hommes d'affaires interdits de voyage qui ne savent pas toujours quel sort leur sera réservé. Quant à Me Abdessattar Ben Moussa, président de la Ltdh, il a laissé entendre que la patience du Quartet a ses limites et que l'on pourrait «au final rejoindre le peuple», sans préciser, toutefois, comment cela sera. Abassi et ses partenaires ont préféré ne pas livrer aux journalistes d'éclaircissements sur ce que fera le Quartet au cas où le dialogue national n'aurait pas lieu. Dans les coulisses de la conférence de presse du Quartet organisée dans un hôtel de Tunis devant accueillir la réunion de la commission nationale administrative de l'Ugtt, l'on murmure que les syndicalistes «pourraient opter, face au blocage actuel, pour des grèves régionales». «Pour le moment, le choix d'une grève générale n'est pas à l'ordre du jour», révèle toutefois à la presse l'un des membres de la Commission administrative de la Centrale syndicale. Articles liés : - Le ton monte de part et d'autre - Les conditions d'Ennahdha