C'est un président dépité mais plein de conviction qui tire sa révérence du club sahélien. Décider une conférence de presse par le président «sortant» R. Charfeddine, à quatre jours de la clôture des demandes de candidatures à la présidence du club étoilé (23/09/2013) et à 48 heures d'un rendez-vous africain important, sinon décisif, a suscité interrogations et étonnement dans l'entourage du club sahélien. Mais en réalité, et en apprenant l'événement, on a tout de suite déduit qu'on s'achemine, d'ores et déjà, vers la fin du cycle Charfeddine à la tête de l'Etoile Sportive du Sahel. Et ceci pour une raison toute simple, qui est la suivante : si le vertueux Ridha Charfeddine avait décidé de renouveler son bail à la tête de l'Etoile, il n'aurait pas besoin de le faire par le biais d'une conférence de presse. Il l'aurait tout bonnement fait —connaissant l'humilité et la modestie de la personne— auprès du secrétariat du club, d'autant plus que l'assemblée générale est prévue pour le 27 du mois courant et que les rapports financier et moral y seront parcourus en long et en large. Pour revenir au point de presse de vendredi dernier, l'impression majeure qui se dégage du discours de R. Charfeddine, c'est bien le profond dépit qui anime ce dernier en rapport avec «les interprétations erronées et malveillantes» colportées, ces derniers temps, au sujet de la situation réelle du club et de la gestion, jugée incohérente par certains, des affaires courantes. Il a tenu à rappeler les trois principaux axes de son mandat à la tête de l'Etoile : Primo, l'image de marque du club qu'il a tenté par tous les moyens de respecter, sinon la peaufiner (absence de procès et de polémiques autour du club). Secundo, toujours d'après ses dires, il a tenu, durant son mandat, à rassembler toutes les franges et les parties prenantes du club quelles que soient leurs divergences. Tertio, il a tout mis en œuvre pour assainir les finances du club, contrairement à ce qui est en train d'être colporté. Campagne de déstabilisation Avec un air profondément consterné, il évoque l'attitude de certains dont il a préféré taire les noms qui se sont abstenus d'aider le club, prétextant que R. Charfeddine n'a pas su gérer judicieusement les finances du club. Ils évoquent notamment le contrat onéreux de Balbouli. A ce sujet, le président sortant dément le salaire de 50 mille dinars du gardien international, il cite le chiffre de 10 mille dinars de salaire, en plus des primes de rendement! Afin de défendre sa politique financière, il a énuméré certaines mesures de compression des coûts qu'il a entreprises au sein de l'équipe, telles que la résiliation du contrat du gardien Bouderbala qui coûtait annuellement 240 mille dinars au budget. Il a évoqué la régularisation d'un nombre important de litiges se rapportant à 18 joueurs pour un montant de créances avoisinant les 1,282 milliard. Mais le club n'a payé que 127 mille dinars grâce à la solidité des procédures juridiques du club. En guise d'exemple, il a cité le cas Nabil Taïder qui réclamait 105 mille dinars et dont le contrat entier allait coûter à l'Etoile la bagatelle de 696 mille dinars; mais finalement il n'en a perçu que 30 mille dinars. Autre exemple de la politique compressive de son mandat, Charfeddine évoque le gain de 542 mille dinars suite aux départs de certains joueurs sous forme de prêt. Dans ce même ordre d'idées, il a déclaré que grâce à une gestion rationnelle et moyennant la modique somme de 200 mille dinars, il a assuré les équipements de toutes les sections. Sans oublier de mentionner qu'il a dû payer la somme faramineuse de 3 milliards en guise de dettes antérieures! En rappelant que l'Etoile était en avril en cessation de paiement, R. Charfeddine a dû se démener dans tous les sens pour sauver le club au détriment de ses propres intérêts et de ses activités professionnelles qui ont beaucoup souffert de ses engagements pressants à l'égard du club. Il a rappelé qu'il a dépensé durant son mandat 7 milliards de ses propres fonds!!, un montant qu'il est prêt à échelonner sur trois, voire quatre ans sans intérêts au profit de l'Etoile. Il a tenu à préciser que la dette réelle du club est de l'ordre de 3,5 milliards sans plus, ce qui rend la situation loin d'être alarmante, précisant à titre d'exemple la nature de certaines dettes du club : 1,7 milliard au profit du fisc, 2,6 milliards au profit de certains joueurs comme Maazou, mais dont la requête déposée par le club auprès de la Fifa pourrait ramener une plus-value qui dépasse largement le montant débloqué pour l'achat dudit joueur. Pour sortir de la crise, le président a conçu une révision à la baisse du budget qui avoisinera l'année prochaine les 9 milliards, en soulignant que, depuis le 30 juin dernier, les dépenses étaient aux alentours de 2,180 milliards.