Encore une fois, la crise financière persistante a été le point fort de l'A.G évaluative 2011-2012 qui s'est tenue vendredi dans l'hôtel du club. Décidément, les difficultés financières de l'Etoile commencent à revêtir un caractère à la fois obsessionnel et accablant, au point d'éclipser, par moments, les performances sportives. Cela devient tellement lancinant et récurrent que les férus du club phare du Sahel commencent à ressentir une certaine «humiliation», d'après les dires-mêmes d'un des intervenants lors de cette assemblée évaluative, d'associer leur club, à la seule crise financière. En fait, cette malencontreuse association leur fait sentir que «leur» Etoile est en train de perdre du terrain face aux rivaux historiques, essentiellement l'Espérance et le Club Africain. En bref, ils n'arrivent toujours pas à digérer que leur club, qui était dans un passé récent — du moins matériellement —en tête du peloton des grandes écuries sportives du pays, puisse chuter dans un tel gouffre financier. Charfeddine, le messie La donnée fondamentale qui se dégage de cette assemblée évaluative — qui s'est tenue devant une faible assistance, et le leitmotiv qui est revenu sur les lèvres de la quasi-totalité des intervenants, supporters et dirigeants — c'est que l'Etoile actuelle doit sa «survie» à l'apport presque exclusif de son président-pourvoyeur de fonds. Un président qui consent des sacrifices énormes pour remettre à flot son club. Il est, aujourd'hui, la «caution» de l'équipe, non seulement financièrement, mais aussi moralement, de par l'intégrité et le dévouement de l'homme, unanimement reconnus par les différentes parties prenantes de l'Etoile. Un tel constat a été expressément mis en relief par le trésorier, Radhouene Zarrouk, qui est de surcroît le mieux placé pour le faire : «Il faut avouer que la situation est extrêmement grave avec 12,5 milliards de déficit! Et des dépenses journalières, tenez-vous bien, avoisinant les 30 mille dinars (900 mille dinars par mois). Ce qu'il faut, aujourd'hui, c'est de s'unir autour du président». Autre fait valorisant pour l'humble et «gentleman», R. Charfeddine, c'est son refus catégorique de culpabiliser qui que ce soit dans ce constat morose, arrivant jusqu'à avouer la contribution matérielle conséquente (463 mille dinars) du président sortant, Hafedh Hmaied, dans l'exercice budgétaire 2011-2012. Slim Riahi, donateur insolite Une surprise de taille dans le rapport financier, c'est incontestablement la présence du président du Club Africain dans la liste des donateurs pour le club sahélien avec, de surcroît, une somme non négligeable de l'ordre de 250 mille dinars. Décidément, l'Etoile de ces derniers temps est en train de briser tous les tabous en matière de collaboration nouvelle entre les clubs rivaux, en commençant par la vente historique de Dhaouadi et Chehoudi à l'EST, pour venir à cette contribution de Slim Riahi dans le budget étoilé! Réouverture de la boutique En guise de mesure financière salvatrice, le président de l'ESS a annoncé la prochaine réouverture de la boutique du club qui a été saccagée et pillée au lendemain de la révolution, causant une perte colossale; cela à l'occasion du prochain anniversaire du club au mois de mai prochain avec la contribution du nouvel équipementier. Il a aussi évoqué l'accélération du processus de la création du projet «Socios» afin de renflouer les caisses du club. Cependant, nous croyons fermement qu'il s'agit bel et bien de solutions à la fois palliatives et ponctuelles, et que le vecteur essentiel, à même de résoudre radicalement et durablement les problèmes financiers de nos clubs, reste cette fameuse révision de leur statut qui leur permettrait de créer des projets lucratifs viables et permanents avec, de surcroît, une inévitable indépendance matérielle. Toujours dans ce même registre, l'Etoile a la chance de disposer d'un complexe sportif digne des plus grandes écuries du football, avec notamment un hôtel de haut standing et des terrains de bonne qualité. Mais le hic, c'est l'exploitation approximative et non optimisée de ce complexe en matière de vulgarisation et de merchandising sportif au profit des clubs désirant organiser leurs stages de préparation. Il serait plus judicieux de confier cet édifice sportif de qualité à une entreprise spécialisée, afin d'assurer une meilleure rentabilité et une meilleure commercialisation de ce complexe par le biais d'une opération de franchise lucrative.