La délégation de Skhira, située au sud du gouvernorat de Sfax, connaît depuis jeudi soir des mouvements de protestation à l'issue de la proclamation des résultats de recrutement sur dossier dans l'une des grandes sociétés implantées dans la région. Hier, la tension est montée d'un cran, causant une paralysie totale qui a touché tous les aspects de la vie économique, administratifs et scolaires. Les protestataires ont décidé de fermer toute la zone industrielle, la municipalité, la délégation, les écoles...en signe de protestation contre ces résultats qu'ils considèrent truqués. Des résultats qui contiennent les noms de quatre personnes déjà recrutées dans la fonction publique et d'autres qui ne sont même pas de la région. Ces mêmes jeunes ont procédé à l'interdiction de la tenue du marché hebdomadaire, à faire sortir les élèves des écoles et lycées et à interdire les bus de transporter les ouvriers à la zone industrielle. Cette zone industrielle, très importante économiquement, abrite un grand nombre de sociétés comme le Groupe chimique tunisien et la société tuniso-indienne de production d'acide phosphorique, Tifert. Cette dernière est un nouveau-né dont l'entrée en production remonte à seulement quelques mois. Le projet a été lancé par la Compagnie de phosphates de Gafsa (CPG) et le Groupe chimique tunisien (GCT) ainsi que deux sociétés indiennes pour assurer la production de 360.000 tonnes d'acide phosphorique par an. Employant 500 personnes, ce projet est à même de développer les exportations tunisiennes sur le marché indien.