Au-delà de la prise de position concernant les affaires égyptiennes, qui a suscité beaucoup de commentaires, le discours de Moncef Marzouki a rappelé des faits à l'adresse des présents: la Tunisie est le premier pays à avoir expérimenté le «Printemps arabe»... Mais les soulèvements ne pouvaient pas être menés à leur terme rapidement. L'orateur a évoqué la possibilité de plusieurs décennies avant que les révolutions soient entièrement stabilisées. Il a même émis l'hypothèse d'un échec du «Printemps arabe», appelant la communauté internationale à apporter son soutien au processus. Marzouki a souligné en outre que des forces politiques et idéologiques poussent dans différentes directions au sein des pays, et que la constitution de la démocratie était un chemin semé d'embûches. D'où son allusion à l'Egypte, et son appel à libérer Mohamed Morsi, une solution, dit-il, en vue de mettre un terme aux tensions politiques. Il a énuméré trois défis à relever au niveau de la Tunisie : le terrorisme, le ralentissement de l'investissement et, troisièmement, le besoin de s'initier à la démocratie tout en la construisant. Mais il a relevé aussi des atouts qui, selon lui, sont les suivants: une classe politique responsable ainsi qu'un peuple pacifique et conscient de ses intérêts... Il a déclaré là-dessus que les élections étaient prévues pour le printemps prochain... Revenant à la scène internationale, le discours a évoqué la Syrie, où le Printemps arabe souffre le plus. Le président a réitéré son opposition au régime syrien mais a appelé à une solution politique. Dans le même temps, il a exprimé son soutien à l'intervention de la Cour criminelle internationale, considérant que la dictature en Syrie avait fourni les pires exemples de la façon dont un régime peut devenir «amoral» dans ses agissements, et que la «brutalité» dont il a été capable demeure un fait inédit... Marzouki a soutenu à la tribune qu'une telle cour internationale devrait pouvoir intervenir dès les premiers signes du pouvoir dictatorial, dans une logique préventive... Enfin, il a appelé les membres de la communauté internationale à soutenir le projet d'une telle cour.