GAMMARTH (TAP) - Le ministre des Affaires étrangères Rafik Abdessalem a affirmé vendredi à Tunis que la communauté internationale souhaite "une transition calme du pouvoir" en Syrie. Les événements qui se déroulent en Syrie sont dans la continuité de ce qui s'est passé dans les autres pays arabes tels la Tunisie, l'Egypte, la Libye ou le Yemen, a indiqué M. Abdessalem, lors d'un point de presse tenu au terme de la conférence internationale des amis de la Syrie organisée à Tunis. "Le régime syrien se doit d'accepter cette nouvelle donne qui consiste dans le droit des peuples à choisir leurs dirigeants et par conséquent à quitter le pouvoir", a estimé M. Abdessalem. "Il n'y a pas de miracles politiques. Nous ne possédons pas de forces armées et nous ne voulons pas entrer dans le jeu des grandes puissances en acceptant une intervention militaire", a-t-i assuré. Les participants à la conférence, a-t-il dit, ont longuement discuté la question d'une force militaire commune arabe et internationale mais "nous soutenons la constitution d'une force arabe avec une direction arabe", a-t-il soutenu. La Tunisie est fière, dit-il, de la position qu'elle a adoptée en faveur de la Syrie à travers l'organisation sur son sol de la conférence des amis de la syrie. La conférence, a-t-il estimé, a été "un succès" de par la qualité des travaux et le haut niveau de la participation qui reflète "la solidarité de la communauté internationale avec le peuple syrien et ses revendications légitimes". La Tunisie appui, a-t-il dit,"une solution pacifique" à la crise syrienne et réaffirme "son attachement à la souveraineté" de ce pays, a indiqué M. Abdessalem, citant l'allocution du président Moncef marzouki à l'ouverture de ces assises. "Les amis de la Syrie" ont tenu un même langage et ont été unanimes pour affirmer leur attachement à la souveraineté de la Syrie mais aussi à l'impératif "d'opérer un changement radical dans la structure du régime syrien", a-t-il dit. Un appel a été aussi lancé pour renforcer les sanctions contre le régime syrien et pour soutenir l'initiative arabe portant sur la situation humanitaire en Syrie. Les participants à la conférence de Tunis ont également appelé à la reconnaissant du conseil national syrien comme le représentant légitime des syriens qui demandent la réalisation d'un changement démocratique dans leur pays. De son coté, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a déclaré, lors d'une conférence de presse, que "le peuple syrien réclame de l'aide et nous ne devons pas le décevoir", a-t-elle estimé. Le peuple syrien fait face aujourd'hui à un régime qui a décidé de détruire son peuple de manière sanguinaire. "Les jours du régime Al Assad sont comptés et il est regrettable de voir se poursuivre cette effusion de sang", a-t-elle dit. "Personne ne veut de guerre civile" en Syrie. Les pays participant à la conférence de Tunis ont appelé à poursuivre les pressions sur Al-Assad et son entourage, à acheminer les aides au peuple syrien et à préparer la transition démocratique. Elle a aussi mis en garde contre le risque de voir des flux de réfugiés se diriger vers la Jordanie ou la Turquie en raison de la détérioration de la situation en Syrie. De son coté, le président du conseil national syrien, l'opposant Borhan Ghalioune a affirmé, lors d'un point de presse, que la conférence de Tunis "a beaucoup apporté au peuple syrien", soulignant la présence de 70 pays à Tunis pour exprimer leur opposition au régime syrien. "La conférence de Tunis, a-t-il dit, est un premier pas qui sera suivi par une série de rencontres appelant à poursuivre le soutien du peuple syrien et à retirer au régime d'Al Assad toute forme de légitimité. "Nous ne demandons pas à la communauté internationale de mener à notre place la révolution qu'elle soit pacifique ou armée à nous voulons une aide et qu'on arrête tout ingérence de parties étrangères dans nos affaires intérieures", a-t-il dit.