L'idée du film serait venue au réalisateur d'une blague courante chez les Jordaniens, selon laquelle ces derniers ne rient jamais When Monaliza smiled est un «feel-good movie» qui, derrière ses propos simples, cache beaucoup de poésie et nous invite à mieux considérer les petites choses de la vie. Projetée mercredi dernier dans le cadre de la deuxième édition du Festival international des droits de l'Homme, cette comédie romantique réalisée en 2011 par le Jordanien Fadi Hadad, vient marquer tout en subtilité la sélection de la compétition longs métrages du festival. L'idée du film lui serait venue d'une blague courante chez les Jordaniens, selon laquelle ces derniers ne rient jamais. Ainsi When Monaliza smiled raconte l'histoire d'amour entre une Jordanienne, Monaliza, et un Egyptien, Hamdi. Basée à Amman, l'intrigue suit aussi une communauté de voisins commères et d'autres personnages excentriques. Incapable de sourire (encore moins rire) depuis 37 ans, Monaliza s'éveillera petit à petit à la vie en s'appuyant sur son nouveau boulot qu'elle a décroché après 15 ans d'attente (liée justement à son incapacité à sourire) et sur les rencontres humaines qu'elle va faire, et apprendra à sourire grâce à l'amour et la joie de vivre que lui prodigue Hamdi. Sa grande sœur, vieille fille, sans emploi et agoraphobe (qui l'a élevée après la mort de leur mère), va apprendre grâce au sourire nouvellement acquis par Monaliza, à aimer la vie et à s'ouvrir à l'autre. Le film est sans nous rappeler le cinéma de la Libanaise Nadine Labaki, tenant ainsi la sincérité de son propos de la place accordée à l'humain avec des personnages aussi différents et décalés les uns des autres, mais qui cachent tous de petites faiblesses attendrissantes. When Monaliza smiled, sans prétention aucune, sans grandes fioritures, hormis les clins d'œil en noir et blanc aux vieux films égyptiens, vient souligner, avec une vision romantique, les préjugés liés à l'immigration, à la condition de la femme célibataire, à la peur de l'autre et de l'inconnu, etc. «Nous voulions faire ce film pour le public jordanien, car beaucoup de nos films n'ont jamais atteint les Jordaniens eux-mêmes. C'est pourquoi l'histoire respecte et parle de sujets qui touchent et qui inquiètent la société jordanienne», précise, dans ce sens, F. Hadad, lors d'une récente interview accordée à Euromed Audiovisuel. Un film à voir.