La place de coleader occupée par le SG doit-elle vraiment surprendre ? Les «Vert et Blanc» ont fait le plein au bout de deux sorties remportées au Zouiten face au Stade Tunisien (4-0), et avant-hier à domicile contre l'Etoile Sportive de Métlaoui (2-0). Il n'y a pas mieux comme début de saison, ce qui provoque un vent d'enthousiasme de nature à mettre de surcroît de pression sur le staff et les joueurs. Le soir même de la victoire contre les Mineurs, on a entendu les dirigeants afficher clairement de nouvelles ambitions : «A présent, l'objectif consiste à jouer dans la cour des grands ; aucune fatalité ne nous condamne à devoir nous contenter des seconds rôles». Sans doute, faut-il réveiller l'équipe de Sabeur Jemaï, pincer ses dirigeants qui vivent un conte de fées et leur ouvrir grand les yeux sur les mille et une exigences de la haute performance. Déjà, la saison passée, la «Stayda» a été l'auteur d'un superbe parcours en tout début de saison. Sous la férule du Brésilien Robertinho, il a longtemps caressé le rêve d'accéder aux play-offs, ce qui aurait constitué une surprise colossale. Quelque part, le décollage auquel nous assistons se situe dans la continuité du saut qualitatif réussi lors de l'exercice précédent. En fait, au moins trois facteurs ont concouru à ce que les copains de Jassem Khalloufi réussissent à s'exprimer dans la confiance et la sérénité : D'abord, le SG a été l'un des tout premiers à entamer la phase précompétitive dans la première semaine du mois de juillet. Il a bénéficié de deux longs rassemblements loin de Gabès, multipliant les matches-tests (sept sorties amicales, sans subir la moindre défaite). La préparation a été minutieuse et de qualité, en tout cas comme l'entendait le coach Chihab Ellili. Sans anicroches ni contretemps. Ensuite, le dernier mercato a été mis à profit pour parer aux lacunes à certains postes. L'effectif présente, aujourd'hui, des assurances aussi bien en défense qu'en attaque, à l'image de ses leaders techniques Chedly Gherab, Saâd Beguir et Aliou Cissé. Au tout début de la saison, Ellili nous disait que ces deux joueurs-là seraient la révélation de cet exercice. Les événements lui donnent en tout cas raison. Enfin, il ne faut pas oublier le rôle vital joué par le comité directeur qui a dû fournir un effort supplémentaire en ces temps pénibles pour la quasi-totalité des clubs de l'élite afin d'entourer l'équipe-fanion des meilleures conditions de préparation et d'enrichir le potentiel humain. Dimanche dernier, la machine parut un certain temps bloquée : il a fallu que l'ancien Marsois Baker monte au créneau pour voir les gars du Sud-Est retrouver leur jeu et leurs sensations. Si plusieurs atouts ornent la fresque gabésienne, il y a à croire que le SG revu et corrigé par Chihab Ellili a appris à patienter devant la solidité de l'adversaire, à gérer une situation compliquée, à pousser à fond son appétit offensif comme ce fut le cas face au ST. L'équipe possède certes une marge sûre de progression, notamment au niveau de la reconversion du jeu et de la liaison défense-attaque. Mais il ne faut pas trop se laisser aller dans l'optimisme béat car il vaut mieux y aller lentement et ne pas cultiver des ambitions qui risquent de se transformer à l'épreuve des faits tout simplement en chimères. Cette œuvre pédagogique, le coach Chihab Ellili est le premier à s'y atteler auprès de ses propres dirigeants et joueurs.