Le Club Africain est sur de bonnes bases comptables, mais il doit proposer un jeu plus convaincant à l'avenir Le CA s'est fait des frayeurs face à Tozeur. Le onze à Adrie Koster a éprouvé de grandes difficultés pour contourner le 3-5-2 des Sudistes. Au final, c'est à l'usure que le CA a fini par s'imposer. Car quand les approximations et l'absence d'efficacité se conjuguent face à un adversaire qui verrouille (Kadri a donné des consignes claires), il devient compliqué de gagner. Cependant, la victoire a souri à l'équipe la plus entreprenante. Face à un promu qui n'avait que son courage à opposer, le CA a eu beaucoup de peine à poser le jeu, gérer et hausser le rythme, contourner l'adversaire et l'acculer à la faute. Il n'en reste pas moins que l'essentiel a été atteint. Non convaincant, le CA l'a été en prenant le jeu à son compte cette fois-ci. Face au CSS, le champion sortant, et en se déplaçant à Béja, il en a été autrement. C'est dire que pour Adrie Koster, chaque match a sa propre vérité avec ce que cela implique comme variante et correctifs à apporter. Djabou-dépendance... Jeu saccadé, rythme lent et une seule éclaircie dans la grisaille de ce match, le lutin algérien Abdelmomen Djabou. Au four et au moulin, Djabou a dû toutefois aller au charbon à maintes reprises. Décrochant tantôt, il a cruellement manqué de soutien. Cependant, par son aptitude à fixer, crocheter, débouler et jouer en déviation, il a été un danger permanent à chaque accélération. Peut-être l'unique joueur clubiste qui sache aller droit au but. Le jeu clubiste a été d'ailleurs d'une lenteur affligeante lors de la première phase de construction offensive, c'est-à-dire à la sortie du ballon. Ifa, Yaâcoubi, Dridi et Zitouni ne «dégainent» pas rapidement, ce qui laisse largement le temps aux équipes jouant la défensive de se repositionner. Le seul élément qui sache accélèrer la cadence dans les 30 derniers mètres est Djabou. Haddad et Hedhli, les deux médians, abusent, quant à eux, du jeu latéral improductif. Ce qui nous renvoie à la non-utilisation (jusque-là) de la sentinelle Korbi... Sang neuf Cette victoire à l'arraché ne doit tout de même pas occulter quelques points positifs. Francis Narth, la nouvelle recrue, a une conduite de balle exceptionnelle et apporte des solutions devant. Idem pour Zouheir Dhaouadi dont la force de pénétration a permis de déstabiliser l'adversaire. Matt Moussilou a, quant à lui, apporté sa fraîcheur, son placement intelligent et son métier. Ces trois alternatives, lancées par Koster en cours de jeu, ont apporté du sang neuf au CA. Au final, la victoire est méritée, mais des choses sont à revoir. Car si le CA est actuellement sur de bonnes bases comptables, il doit aussi proposer un jeu plus convaincant à l'avenir.