Krol devra chambarder l'approche offensive et préserver les repères au milieu et sur les flancs Ruud Krol va-t-il décréter une vraie révolution de palais contre le Cameroun. Ou est-ce qu'il préservera les «équilibres» de jeu hérités ? Toute la question est là. Et le destin de la sélection dépend en bonne partie de la politique de Ruud Krol et de la manière dont il va aborder ce match si déterminant pour l'avenir immédiat du football tunisien. Une énorme pression s'exerce sur le Hollandais qui a déjà annoncé la couleur en rappelant 12 nouveaux (anciens) joueurs et en fermant les portes devant Msakni, Darragi, Ifa et autres. Nous apprécions le retour de quelques joueurs délaissés par Maâloul et même par Sami Trabelsi comme Ben Yahia, Dhaouadi, Chikhaoui, Yaâkoubi et Harrane. Tout ce beau monde a du talent et de l'envie dans les jambes, mais va-t-on les voir tous jouer ? Et dans quelle formule ? On n'aimerait pas être à la place de Ruud Krol à qui on demande tout en même temps: qualification au mondial, jeu plaisant, style et esprit de «gagneur», etc. Jemaâ, la constante... Rien ou presque ne filtre sur les choix et les intentions du sélectionneur national. Mais d'après nos sources, le Hollandais veut à la fois apporter un sang neuf et un brin de changement (rupture avec Nabil Maâloul), mais en même temps il est soucieux de préserver l'équilibre général et d'assurer le minimum d'entente. Une équipe «trop» chambardée, ça peut nuire à la solidité et ça peut aider Eto'o et ses camarades. Devant ce dilemme tout à fait normal, on a pu déceler quelques idées : Issam Jemaâ est une constante dans le jeu offensif de l'équipe. C'est l'homme sur lequel Krol bâtira ses plans offensifs. Il y aura aussi Khelifa et un autre attaquant de couloir (Ben Youssef, Allagui ou Kharzi) pour former un trio offensif de qualité. Pas de changement dans les noms dites-vous, mais a priori un jeu plus aéré et beaucoup de mouvements (appels et contre appels) pour créer des brèches. On essayera d'être percutants, de conserver plus et mieux la balle. Là, on devra chambarder l'approche offensive. Tous les joueurs vont devoir participer à l'action. Chose qu'on n'a pas retrouvée face au Cap Vert et même avant. Deux milieux récupérateurs Si Krol va être fidèle à ses principes de jeu au CSS, il devra opter pour deux milieux récupérateurs-relanceurs avec une vocation pure et dure. Couvrir l'axe de la défense et assurer une relance fluide et rapide pour prendre à défaut la défense camerounaise. Ferjani Sassi? C'est le joueur de la situation avec des qualités techniques et athlétiques certaines. Qui jouera avec lui? Pas encore décidé, mais les candidats sont nombreux : Ben Yahia, Mouelhi... Dhaouadi et qui encore ? Si on veut aller le plus loin possible, il faudra éviter d'encaisser des buts à Radès. C'est primordial. Sinon on se trouvera dans une situation délicate au Cameroun avec la double obligation de faire le jeu et de marquer. La défense est le souci majeur du Hollandais, et il sait bien que ce n'est pas facile de composer une défense compacte en peu de temps. Tout ce qu'il va faire, c'est de faire appel à deux défenseurs axiaux de métier qui peuvent jouer ensemble et qui ont de l'expérience. Dhaouadi, ayant un vécu appréciable en Ligue de champions, est le premier favori au poste de stoper. Alaâ Yahia est le second favori pour composer la charnière centrale. Les latéraux? On parle de Chemmam (ou Mikari) et de Derbali avec des consignes d'avancer autant que possible et d'animer les couloirs. L'équipe qui va jouer contre le Cameroun n'a pas eu le temps de réparer les bêtises du passé, mais avec un entraîneur comme Krol, la motivation et les détails peuvent tout changer.