La troupe propose une musique traditionnelle évolutive, vénézuélienne, colombienne et brésilienne. La rencontre des genres musicaux de pays d'un même continent est comme une discussion entre voisins, un matin tranquille ou un soir de fête. Merengue et valses des tropiques étaient au menu proposé par les Recoveco. Avec leurs violons, guitares, mandolines, percussions et basse mexicaine, ils ont fait le tour des musiques les plus connues de leurs pays, à savoir le Venezuela et la Colombie, mais aussi d'autres pays d'Amérique Latine comme le Brésil et le Mexique. Le guitariste Nelson Gomez s'est adressé au public en français pour le guider entre les titres pendant la soirée. Il attribuait aux genres qui venaient du répertoire instrumental de musique traditionnelle évolutive des noms comme joropos, bambucos, pasillos et danzas. Pour les non initiés, les sons peuvent se ressembler mais les variations entre les titres se sentent surtout à travers le rythme. Après le merengue et la valse des tropiques, le public a pu apprécier une valse brésilienne réarrangée par les Recoveco à la sauce colombo-vénézuélienne. Un mélange doux-piquant, sucré-salé où la cuisine laisse sûrement son empreinte, puisqu'elle accompagne, souvent, la musique dans les fêtes populaires qui ont vu naître bon nombre de genres et de danses latines. Du populaire au savant, le temps était comme suspendu pendant que les Recoveco ont interprété un morceau du grand compositeur argentin Astor Piazzolla, où leur guitariste a excellé et a été longuement applaudi par l'audience. Quelques titres plus tard, la troupe a joué un air de son propre répertoire, avant de revenir au répertoire traditionnel avec des chansons comme Los amores del roquito ou encore Jarabe loco. Vers la fin du spectacle, le groupe a interprété une chanson traditionnelle mexicaine, avant de clore avec un titre instrumental cette soirée, où la musique latine a été fidèle à sa réputation. C'est, en effet, une musique dont le cœur bat au rythme de la vie, de la volonté et de la joie de vivre qui caractérise ses peuples. Comme un tour de magie, la fin du concert est arrivée sans que l'on s'en aperçoive. En quittant la salle, les visages portaient de larges sourires mais un homme a lancé : « ils auraient dû chanter plus ». Il n'avait peut-être pas tort, mais la soirée fut succulente. La musique en atteste. Les applaudissements et les bravos pendant et à la fin de la soirée en témoignent.