En dépit de la victoire face à l'USM, il reste au Stade davantage de chemin à accomplir qu'on ne peut le supposer. Le public stadiste attendait impatiemment la première victoire de son équipe. Une victoire qui est venue au bon moment surtout pour dissiper le doute qui risquait de s'installer au club. Avant de retrouver le chemin des victoires, on a beau imaginer tous les scénarios pouvant engendrer la déstabilisation de l'équipe. Le ST ne pouvait plus, au fait, se permettre un nouveau faux pas après les deux défaites consécutives des deux premières journées du championnat. L'ambiance était déjà tendue et le club vivait l'âge sceptique d'un football qui a oublié de se mettre en vitrine. Crise de gouvernance, crise de résultats, crise d'identité, il cumule les ennuis. Tout cela dépasse largement le débat autour des victoires et des défaites. La question essentielle est plutôt de savoir si le club a encore de l'avenir. Car le mal est beaucoup plus profond qu'un supposé conflit de personnes entre des candidats à la présidence. Il touche aux racines d'un club qui paraît ne pas avoir ni projet, ni argent, ni ambition. Indiscutablement en voie de mutation, l'équipe donnait de plus en plus l'impression de ne pas avoir acquis la fermeté du système et les articulations du rythme. En dépit de la victoire obtenue face à l'USMonastir, il lui reste encore davantage de chemin à accomplir qu'on ne peut le supposer. Ses priorités devront désormais se situer dans la recherche d'une harmonie encore plus efficiente, d'une unité de pensée et d'action encore plus efficace. On joue sur la durée Les joueurs dont dispose actuellement le staff technique sauront-ils redresser la barre? Dans quelque temps, on se demandera peut-être si le club n'a pas recruté trop vieux, s'il n'a pas acheté trop cher ou s'il n'a pas été trop sage. On fera déjà les comptes des ambitions douchées et des passions naissantes. Mais au train où vont les choses, l'on ne peut s'empêcher de penser qu'il risque de rester encore menacé par la révélation d'un possible démon intérieur, qui peut être le doute, l'agitation, l'inconstance, les états d'âme. Vivre par un mal de plus en plus connu, mais qui germe sans même qu'on le sache. Il n'en demeure pas moins que le Stade reste toujours debout, prêt à bondir sur la moindre occasion, à sortir de l'ombre et à se faire une place au soleil. Il se revendique à l'image des équipes qui traînent un grand passé derrière elles, mais en silence, cachant peut-être sa fierté et son désir de gloire, mais son rêve de pouvoir est évident. Il ne fera pas de cadeau à personne, et si l'opportunité devrait se présenter, il n'hésitera pas. Pour le moment, il peut se réjouir d'avoir équilibré sa balance sportive, fût-ce au prix d'une dérive de sa balance commerciale. Cela défie certainement de nombreuses logiques. Mais pas celle du football sensible au courage, à la rigueur et à la détermination. Finalement peut-on vraiment être persuadés que le terrain vert reprendra bientôt ses droits au ST? Les qualités physiques et techniques ne suffisent pas si on n'y ajoute pas la générosité, le dépassement de soi. Tout cela, ça ne se décrète pas du jour au lendemain. C'est une question de mentalité et d'état d'esprit.