Les deux font la paire. Ils ont éclipsé Haggui et Abdennour C'est fou ce que la métamorphose est frappante. Ruud Krol n'a pas de baguette magique, mais il a eu le mérite de changer la manière de jouer de la sélection nationale en un temps court. En une semaine, le Hollandais a redonné une âme à une équipe de Tunisie agonisante. Ce brusque changement n'est sûrement pas un secret de polichinelle. Ruud Krol est un adepte du football offensif, on le sait, du temps où il faisait les beaux jours de l'Ajax Amsterdam (1971, 1972 et 1973). Le beau jeu est dans ses veines et il sait rapidement le transmettre à ses joueurs. La preuve est qu'il a transformé son club, le CSS en une saison. Il a fait mieux avec le onze national. A la veille du match face au Cameroun, il a eu le courage et le mérite d'écarter Darragi et Youssef M'sakni de l'effectif. De plus, Haggui et Abdennour étaient suspendus. Si le problème de l'entrejeu ne se posait pas pour le sélectionneur national, le retour de Yassine Chikhaoui était de bon augure, c'est plutôt l'axe central de la défense qui était à recomposer. Il fallait faire un choix entre quatre joueurs, deux locaux et deux évoluant à l'étranger. Krol disposait respectivement de Chamseddine Dhaouadi, Mohamed Ali Yaâcoubi, Alaeddine Yahia et Siam Ben Youssef. Le sélectionneur national a finalement tranché en optant pour Yahia et Ben Youssef. On reconnaît le talent de Yaâcoubi et Dhaouadi, mais Yahia et Ben Youssef ont plus de métier. Le sociétaire de Lens a été l'homme fort de la défense en évoluant en véritable patron. Son sens de la couverture, son anticipation face à Webo et son apport aux attaquants sur les balles arrêtées ont été ses points forts contre les Camerounais. Alaeddine Yahia a terriblement manqué à la sélection ces derniers temps, Nabil Maâloul lui ayant préféré Karim Haggui. Pourtant, la comparaison entre les deux joueurs est énorme. Yahia est plus solide que Haggui dans les duels et dispose d'une meilleure relance. Le Lensois est imposant, par son gabarit et sa lecture du jeu. Ben Youssef : la découverte Siam Ben Youssef a été la révélation de Tunisie-Cameroun. Voilà un joueur que l'on a perdu de vue depuis trois ans. Ben Youssef qui avait atterri de l'Hegaxone en provenance de Bastia (2004-2009) pour évoluer à l'Espérance n'a jamais eu une véritable chance. Faouzi Benzarti n'a jamais cru en lui. L'enfant de Marseille (il est né dans la cité phocéenne), a quitté le club «sang et or» pour l'Angleterre où il a évolué dans un club divisionnaire avant de se faire remarquer par le club roumain d'Astra Giurgin où il évolue actuellement. Aucun sélectionneur national n'a pensé à lui et c'est Ruud Krol qui a le courage de le convoquer pour le match face au Cameroun. Quelques séances d'entraînement ont suffi pour que le joueur convainque le coach. C'est dire que Krol dispose du flair nécessaire pour dénicher les bons défenseurs. C'est la première fois que Alaeddine Yahia et Siam Ben Youssef évoluent côte à côte, et en match officiel de surcroît. Les deux joueurs ont été complémentaires et rares ont été les erreurs commises, surtout à l'entrée de la surface de réparation. Les deux joueurs ont séduit par leur capacité de défendre et d'arracher la balle à l'adversaire sans faute. Même si le onze national n'a pas gagné, le plus important est que la défense n'a pas encaissé de but. Nous n'avons jamais ressenti l'absence de Haggui et Abdennour face au Cameroun. Lors du match retour le 17 novembre à Yaoundé, Krol devrait reconduire Ben Youssef et Yahia. Ils sont plus importants que Abdennour et Haggui.