Une centaine de représentants des partis politiques se sont mobilisés, hier à midi, devant le siège du ministère de l'Intérieur, à l'avenue Bourguiba à Tunis, pour protester contre les dernières attaques terroristes et les assassinats qui ont eu lieu, jeudi, à Goubellat (Béja) et dans les zones montagneuses de Ghardimaou, à Jendouba. Face à ces événements sanglants qui se sont succédé en période cruciale, alors que le Dialogue national n'a pas encore été entamé, certains acteurs politiques ont choisi de réagir à leur manière. Ils ont scandé des slogans hostiles au régime en place. Autant de propos critiques et dénonciateurs que l'on entend souvent lors de pareilles actions. Celle d'hier n'a duré qu'un petit quart d'heure. Elle s'est terminée sur le parvis du Théâtre municipal. C'était aux alentours de 13h00 quand certains partis de l'opposition ont commencé à se rassembler sur l'artère principale de la capitale pour condamner les attaques survenues jeudi dernier, et qui ont pris pour cible des agents de la Garde nationale dans la région de Goubellat. Un acte odieux perpétré par un groupe armé faisant deux morts et un blessé parmi les agents de la Garde nationale. La situation sécuritaire, jugée de plus en plus précaire, a suscité des déclarations enflamées des uns et des autres. Il s'agit, entre autres, d'Al Joumhouri, du Mouvement du peuple, du Parti du travail national démocratique, du Parti socialiste de gauche, auxquels s'est joint le Parti des patriotes démocrates unifié (Ppdu), qui n'ont pas manqué d'exprimer leur solidarité avec les forces de l'ordre dont ils ont loué les efforts en vue d'éradiquer les poches du terrorisme dans le pays. Leur message consiste essentiellement à pousser l'actuel gouvernement à agir dans le bon sens pour l'intérêt supérieur de la patrie. Ils lui ont reproché sa mollesse, ses atermoiements et sa politique du fait accompli... un gouvernement qui a fait profil bas face à l'avalanche des critiques acerbes à son encontre. Alors que son silence provocateur a suscité la désapprobation d'une classe politique jusque-là ébranlée par des vacillements et des tractations qui pourraient compromettre l'aboutissement du Dialogue national. Cependant, le mouvement de protestation, faut-il le noter, n'a pas été aussi significatif, vu le nombre assez réduit des participants et sa courte durée. Somme toute, il n'a rien de remarquable, sauf que la présence policière était massive.