Les constituants dissidents tiennent bon : «Nous ne reviendrons pas tant que Laârayedh n'aura pas annoncé le départ de son gouvernement» Le compte à rebours commencera officiellement le mercredi 23 octobre, date du démarrage effectif du Dialogue national parrainé par le Quartet. La décision a été prise et annoncée lors de la réunion vendredi soir du Quartet avec les chefs des partis politiques participant au Dialogue. Seulement, il reste toujours un couac : quand les constituants dissidents rejoindront-ils l'hémicycle du Bardo, conformément à ce que prévoit la feuille de route du Quartet signée par 21 partis représentés à l'ANC dont, en premier lieu, Ennahdha qui y dispose du plus grand nombre de constituants ? Les déclarations des participants au Dialogue national donnent l'impression que si les accords conclus jusqu'ici sont respectés, nous aurons d'ici le 22 novembre prochain un nouveau gouvernement de compétences nationales dirigé par une personnalité indépendante, une Constitution adoptée par l'ANC, une nouvelle loi électorale et une instance indépendante pour les élections fonctionnelle. Hichem Hosni, président du Parti de la lutte populaire progressiste, remarque que «les trois processus électoral, gouvernemental et constituant fonctionneront en parallèle dans l'objectif de parachever les travaux du Dialogue national dans les délais prescrits, soit dans un mois à compter du 23 octobre». Il est convaincu que «d'ici le 30 courant, l'Isie sera fonctionnelle, à condition que les constituants votent rapidement la révision de loi n°23/212 portant création de l'Isie». Pour ce qui est de la grande manifestation que le Front du salut national envisage d'organiser le 23 octobre, il pense qu'elle n'a plus lieu d'être, «mais le Front n'a toujours pas annoncé qu'il y renonce officiellement». Les dissidents dictent leurs conditions Du côté des constituants dissidents, il règne une volonté inébranlable «d'aller au bout de notre mouvement», comme le souligne clairement le constituant indépendant, Naceur Brahmi. «Notre retour à l'hémicycle du Bardo s'effectuera une fois que Laârayedh annoncera officiellement l'engagement que son gouvernement va démissionner dans les trois semaines prévues dans la feuille de route du Quartet. D'autre part, nous avons décidé que notre retour doit coïncider avec la tenue d'une séance plénière avec pour ordre du jour la révision de la petite constitution et du règlement intérieur de l'ANC», ajoute-t-il. Le constituant poursuit : «Nous exigeons l'introduction de nouveaux articles dans le règlement intérieur fixant les prérogatives de la Constituante pour la période à venir. Désormais, le travail à l'ANC s'effectuera dans le cadre des consensus qui se dégageront du Dialogue national et non selon l'ancienne formule majorité-minorité. Nous sommes déterminés à tourner définitivement la page des anciens comportements au sein de l'ANC où Ennahdha finissait toujours, grâce à ses constituants et aux autres partis gravitant autour de lui, par imposer ses choix». Et si les constituants légalistes mettaient les bâtons dans les roues comme ils le laissent entendre dans leurs menaces quasi quotidiennes ? Naceur Brahmi est catégorique: «Nous savons que nous ferons face à de grandes difficultés. Reste que si Ennahdha respectait ses engagements, ses constituants devraient suivre. Le double langage doit disparaître définitivement».