Le but était de revisiter 3.000 ans d'histoire et de culture, en l'espace de deux jours. Les 18 et 19 octobre s'est tenue au Palais des congrès la première édition du salon des langues et cultures Expo Lugha. L'organisation de l'événement a mobilisé un grand nombre de partenaires, dont le ministère de la Formation professionnelle et de l'Emploi, le réseau EUNIC des centres culturels des pays européens, et différentes associations culturelles. Ces partenaires ont été présents grâce à leurs stands pendant les deux jours d'Expo Lugha. Ils occupaient les bords de l'espace devenu, le temps d'un week-end, un globe en miniature, lieu de rencontre et d'échange autour des cultures des uns et des autres. Au milieu, le lieu était une véritable ruche d'abeilles où jeunes et moins jeunes visiteurs prenaient part aux activités du salon. La découverte de soi et de l'autre Il y en avait pour tous les goûts et pour toutes les cultures. Entre conférences, ateliers linguistiques et artistiques, il y avait, parmi les invités, les représentants des ambassades et centres culturels en Tunisie, venus présenter les traditions de leurs pays, les spécialités culinaires et leurs programmes de cours de langue. Tout cela sous forme d'ateliers, de jeux et de concours auxquels les visiteurs pouvaient prendre part. Il y avait également un programme de conférences autour de thèmes comme « Langue et littérature », « Langue du sacré » et « Langues anciennes, langues vernaculaires » qui ont connu l'intervention de spécialistes ou d'écrivains comme Gilbert Naccache. Dans l'après-midi de la deuxième journée d'Expo Lugha, et pendant qu'un groupe jouait aux devinettes tunisiennes, les « tchanchinettes », d'autres participants s'étaient installés tout près du stand de l'Association tunisienne pour la culture amazigh et débattait de la langue amazighe et de sa place dans la culture tunisienne. En face, se trouvait le stand de l'Association culturelle tuniso-coréenne qui avait connu deux journées assez riches en activités. Très visité, ce stand a offert une démonstration de calligraphie, une dégustation de kimbap ou sushi coréen, la fabrication de costumes traditionnels coréens faits entièrement de papier en plus d'un spectacle musical. Le tout dans le but de faire connaître la culture coréenne qui passionne les membres de l'association créée en octobre 2011. La présence au salon d'un grand nombre d'associations a été l'occasion pour ces dernières d'évoquer les difficultés qu'elles rencontrent, dont principalement le manque de moyens et d'accès au public. Expo Lugha leur a tout de même donné, en l'espace d'un week-end, la possibilité de rencontrer un grand nombre de personnes et d'organismes. La plupart d'entre eux affirment avoir établi des contacts intéressants et bénéfiques pour leurs activités, et se déclarent satisfaits de l'organisation. Quant au public, les avis sont mitigés entre ceux qui ont trouvé ce qu'ils cherchaient et ceux qui ne l'ont pas trouvé. « Une langue : je découvre, je communique et je travaille » En deux jours d'activités, Expo Lugha a réussi à drainer un public diversifié et à l'intéresser grâce à un programme varié. Une première édition qui semble prometteuse pour la suite et qui fixe les bases du projet Expo Lugha dont le salon n'est qu'une composante. Expo Lugha — qui est un projet — dont le but est de réunir organismes culturels et grand public pour la promotion de l'enseignement des langues et la promotion du dialogue interculturel en Tunisie —, se décline en trois volets résumés par les slogans « une langue, je travaille », « une langue, je communique » et « une langue, je découvre ». Le premier programme s'intitule Expo Lugha Pro et cible les jeunes diplômés afin de favoriser leur insertion professionnelle grâce à une formation en langues et en soft skills. Le deuxième programme n'est autre que le salon où on retrouve le thème de « la langue, outil d'insertion professionnelle et de dialogue interculturel ». Et, enfin, le troisième programme, Expo Lugha Jeunes, destiné aux jeunes entre 8 et 17 ans, basé sur une formation en langues étrangères et axé sur des échanges internationaux, ; une des meilleures méthodes pour « renforcer l'identité culturelle et éveiller la curiosité et le besoin d'ouverture sur d'autres cultures et d'autres mondes». De par son ouverture au grand public de tous les âges et son programme diversifié, le premier salon des langues et cultures reste le vrai visage du projet Expo Lugha et devrait être reconduit chaque année.