La sélection U17 jouera-t-elle à fond la carte du leadership du groupe D, demain (14h00), devant le Japon? Pas à n'importe quel prix, estime le staff technique, soucieux de la fraîcheur et de la récupération, deux facteurs primordiaux dans la suite de cette 15e édition de la Coupe du monde. Face aux Nippons, les gars en seront, en effet, à leur troisième sortie en une semaine, de quoi faire perdre une grande part des énergies physiques et des ressources psychologiques. Sans oublier les séquelles engendrées par les blessures, lundi, face au champion d'Europe, la Russie, contractées par Mohamed Ben Larbi, Chihab Jebali et Marouène Sahraoui. Si ces deux derniers vont pouvoir être récupérés, en revanche, Ben Larbi bénéficiera d'un repos de quelques jours. Pourtant, la bande à Abdelhay Ben Soltane ne renonce pas à jouer ses chances à fond d'autant que l'enjeu n'est ni plus ni moins qu'un adversaire plus abordable —du moins théoriquement— aux huitièmes de finale, sans parler de l'avantage non négligeable de garder son quartier général à Al-Charjah. Tout cela passe par une victoire face au Japon, un nul permettant au vice-champion d'Asie de terminer à la première place au bénéfice du goal-difference. «On va faire tourner l'effectif» Les satisfactions sont nombreuses dans l'immédiat : un bloc uni et capable de se mouvoir en fonction de la tournure des événements, une qualité de récupération, d'anticipation et de pressing qui a agacé plus d'un adversaire, un cran et une volonté à remuer les montagnes. Et, surtout, des ressources techniques inépuisables, le talent pur constituant à l'origine le socle à partir duquel ce cru sait construire ses succès. La sélection U17 possède un tempérament offensif prononcé, reflétant parfaitement la philosophie de son patron technique : «Je préfère marquer le maximum de buts, gagner 4-3 plutôt que 1-0, et mes joueurs me suivent dans cette démarche. Jeudi, je compte aligner ceux qui n'ont pas joué, qui seront encadrés par Bahaeddine Othmane, Firas Belarbi, Sabeur Akrout... Les doublures veulent montrer de quel bois ils se chauffent, leurs qualités, leur tempérament», soulignait hier le sélectionneur national, qui veut se montrer très prudent au jeu des probabilités pour savoir à quel adversaire la Tunisie aura à faire aux huitièmes de finale : «Si nous terminons premiers de notre groupe, il y a de fortes chances de croiser le chemin de la Côte d'Ivoire, champion d'Afrique en titre. Dans ce cas, nous préférions terminer deuxièmes, ce qui nous donnerait l'Iran comme adversaire. Mais rien n'est définitif. La situation peut évoluer». Considérant que l'objectif pour lequel son équipe s'était déplacée aux Emirats arabes unis était déjà atteint, Ben Soltane évoque à présent un «dessein moins palpable», selon son expression : «Le fait de voir la Tunisie figurer parmi les grands, convaincre et séduire : voilà notre nouvelle ambition. Aller jusqu'aux quarts, ou atteindre la finale, tout cela est secondaire au regard de l'image que nous voudrions donner. Advienne que pourra», lance, réaliste, le coach national.