Création annoncée de l'Association Amad pour la promotion des sociétés et des marchés africains Les travaux de la 39e Assemblée générale de la Conférence permanente des chambres consulaires africaines et francophones (Cpccaf), tenus pour la première fois en Tunisie, ont démarré hier, dans la capitale, en présence de représentants des chambres africaines et européennes. M. Mounir Mouakhar, président de la Chambre de commerce et d'industrie de Tunis (Ccit), a annoncé, à cette occasion, la création de l'Association Amad pour la promotion des sociétés et des marchés africains à l'échelle nationale et continentale. Cette association créée le 30 octobre, a-t-il précisé, groupe une quinzaine d'organisations africaines dans l'objectif de favoriser l'échange d'informations et la conclusion de partenariats entre les entreprises opérant dans différents secteurs tels que la construction, l'ingénierie, les bureaux d'études. Il a en outre souligné la nécessité d'impulser la coopération et les échanges entre la Tunisie et tous les pays du continent, affirmant que «l'exportation des services vers les pays subsahariens constitue une opportunité majeure de développement, d'autant que ce secteur est en plein essor en Tunisie». Il a indiqué que le pays bénéficie de plusieurs atouts, tels qu'une main-d'œuvre qualifiée à même de lui permettre de faire face à la concurrence internationale dans les services de santé, d'ingénierie, d'informatique et de communication. Selon la Ccit, « 1,5% seulement des exportations de la Tunisie sont destinées aux pays subsahariens et 1% de ses importations proviennent de ces pays ». Mme Wided Bouchamaoui, présidente de l'Union tunisienne de l'Industrie et du commerce (Utica), a indiqué que «l'organisation patronale a choisi de placer 2014 sous le signe de l'Année de l'Afrique» avec au programme l'organisation de mission de prospection de marchés africains et de rencontres bilatérales. Elle a précisé que ce genre de coopération peut couvrir différents secteurs d'activité (énergie, construction, télécommunications, commerce, industrie...), faisant savoir que la Tunisie peut servir de plateforme pour le développement d'un partenariat tripartite associant des opérateurs européens, africains et tunisiens. Pour le conseiller économique du président de la République Anis Jaziri, «la Tunisie post-révolutionnaire doit faire confiance en ses compétences humaines et œuvrer en vue «de fonder une administration efficiente et ancrer les principes de transparence», afin d'accélérer le processus de développement . Il a évoqué les chantiers de réformes en cours dans le pays, citant notamment, le cadre réglementaire du partenariat public-privé, la réforme fiscale et bancaire. De son côté, le président de la Cpccaf, Albert Yuma Mulimbi, a souligné l'impératif d'initier les jeunes à l'esprit d'entrepreneuriat, évoquant les problèmes que rencontrent les petites et moyennes entreprises africaines, à l'instar du développement de l'économie informelle et la complexité des démarches de création d'entreprises. A cet effet, la Cpccaf, a-t-il dit, a invité les pays africains à adopter «une charte des PME», qui définira les droits de ces sociétés et incitera les gouvernements à mettre en place une législation en mesure de renforcer le développement de leur tissu économique. Par ailleurs, dans un message adressé à l'assemblée, et lu par son représentant, M. Hervé Cronel, le président de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) , M. Abdou Diouf, a estimé que les pays africains sont appelés à cesser d'être des importateurs de produits non finis et orienter leurs investissements vers des secteurs à forte valeur ajoutée. Il les a également appelé à favoriser la formation des compétences humaines, de manière à impulser le développement dans le continent, recommandant la création d'instruments de financement stratégique et le renforcement de la coopération sud-sud. L'assemblée de Cpccaf, qui a pour thème, l'entrepreneuriat et les jeunes », vise à développer les échanges et la coopération entre les pays du continent africain, d'une part, et entre les pays francophones européens et africains, d'autre part. Des rencontres professionnelles (B2B) sont organisées en marge de ces assises avec la participation d'une soixantaine d'entreprises tunisiennes et une trentaines d'entreprises africaines et françaises.