Ennahdha abandonne les amendements du règlement intérieur A l'issue d'une brève réunion entre le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, et le secrétaire général du l'Ugtt, Houcine Abassi, le leader du parti islamiste a annoncé que son parti «s'engage à supprimer l'ensemble des amendements récemment introduits dans le règlement intérieur de l'ANC». Ghannouchi a expliqué, au cours d'un point de presse, que «les groupes parlementaires vont convenir d'un engagement sur l'honneur, qui permettra la reprise, jusqu'à son terme, de la mission de l'Assemblée nationale constituante et la reprise du processus constituant». Le président d'Ennahdha, qui a accueilli la presse dans la salle de réunion de l'Union syndicale des travailleurs du Maghreb arabe, aux côtés de Ameur Laârayedh, a admis que les trois processus (processus électoral, gouvernemental et constituant) sont actuellement dans l'impasse, mais que, «selon les dernières concertations, des solutions existent pour sortir de la crise». Il estime cependant que le blocage du processus électoral ne résulte pas d'une erreur du parti Ennahdha, ni de tout autre parti. « Il nous faut aujourd'hui surmonter le blocage provoqué par la décision du Tribunal administratif d'annuler la grille d'évaluation relative à l'Isie. Le Tribunal administratif ne cesse d'entraver la constitution de l'Isie et donc l'organisation des prochaines élections. Il y a actuellement des pourparlers entre le Quartet et la présidence de l'ANC pour essayer de résoudre le problème», a-t-il indiqué. Dans sa déclaration, Rached Ghannouchi a révélé que le processus gouvernemental, ou plus exactement les négociations autour du nom du prochain chef du gouvernement, restent ouverts. Selon lui, « plusieurs noms font l'objet de discussions entre les partis et le Quartet ». Les mêmes propos sont tenus quelques minutes plus tard par le bâtonnier Fadhel Mahfoudh, porte-parole du Quartet, qui ajoute que « les représentants du Quartet rencontreront demain (aujourd'hui) le président de l'Assemblée, Mustapha Ben Jaâfar, en vue de trouver une solution définitive au blocage engendré par les derniers amendements du règlement intérieur, ainsi que pour s'entretenir sur la question de l'ISIE, actuellement en panne ». Le porte-parole du Quartet n'a toutefois pas annoncé un nouvel ultimatum pour la fin des tractations, se contentant de qualifier le blocage du Dialogue national de «difficultés qu'on surmontera dans les prochains jours ». «Le Quartet n'annoncera son candidat pour la conduite du prochain gouvernement que si tous les partis participant au Dialogue national acceptent cette initiative», a-t-il ajouté. Sur un autre plan, le président du mouvement Ennahdha a démenti l'existence d'une « médiation algérienne», et a expliqué que sa visite en Algérie avait pour but de participer aux travaux du congrès du parti Ennahdha algérien. « J'ai, effectivement, rencontré, à cette occasion, le président de la République algérienne, le chef du gouvernement et le président de l'Assemblée nationale. Mais les entretiens ont concerné les relations bilatérales entre la Tunisie et l'Algérie », a-t-il révélé.