Comment faire savoir à un journaliste qu'il doit se taire quand on n'arrive pas à le faire par des voies licites ? C'est à travers l'intimidation et, parfois, la violation de domicile. C'est ce que pourrait avoir vécu notre collègue Sofiène Ben Farhat, dont la maison, pourtant munie de caméras de surveillance, a fait l'objet d'un cambriolage pour le moins troublant. Hier, entre 15 heures et 17 heures, les malfaiteurs désactivent et subtilisent le système de capture d'images (recorder NVR) des 4 caméras de surveillance dont est muni le domicile du journaliste. Ils forcent plusieurs portes, avant de voler divers objets de valeur. Fort heureusement, l'épouse de l'intéressé et ses enfants étaient sortis trente minutes auparavant. Les voleurs (s'il s'agit vraiment de voleurs !) comptent dans leur butin un ordinateur, 3 téléviseurs, des bijoux, une caméra professionnelle, des flash disques, un modem Wifi, une guitare et un PC (appartenant à son fils), des bibelots et quelques documents. « Je n'exclus aucune piste pour le moment, mais je m'étonne que, bien que je bénéficie d'une protection rapprochée de la police, ils aient osé cambrioler ma maison », nous confie le journaliste, étonné. Le timing de l'effraction et la facilité déconcertante avec laquelle elle a été commise laissent penser que le cambriolage n'est rien d'autre qu'un message d'intimidation au journaliste. S'agissait-il de lui signifier qu'il n'est pas intouchable, et qu'il n'est pas en sécurité, lui qui dispose pourtant d'une surveillance policière rapprochée depuis plusieurs mois, suite aux menaces de mort interceptées par le ministère de l'Intérieur ? En tout état de cause, les cambrioleurs présumés ont fait preuve d'un incroyable culot. La police technique s'est rendue sur les lieux et a relevé, selon Ben Farhat, plusieurs empreintes, qui permettraient peut-être de mettre la main sur ces «voleurs messagers».