Le déficit de la balance énergétique atteindra les 2 millions de tonnes équivalent pétrole fin 2013 Personne ne peut nier aujourd'hui que la situation actuelle du secteur de l'énergie en Tunisie est difficile, critique, pour ne pas dire catastrophique. De grandes difficultés auxquelles doit faire face le secteur au cours de l'étape à venir, dont la réduction des ressources énergétiques à raison de 7% due à la baisse de 8% de la production du pétrole brut, passant de 2,68 millions de tonnes équivalent pétrole en 2012 à 2,48 millions de tonnes équivalent pétrole en 2013. A cela s'ajoute le recul de 9% de la production de gaz naturel, cependant que, soutient M.Nidhal Ouerfelli, secrétaire d'Etat chargé de l'Energie et des Mines, l'«on a observé une croissance de la consommation nationale des ressources énergétiques, avec une évolution de la demande pour les énergies primaires moyennant 1,5%, soit 7,3MTEP en 2013 contre 7,1MTEP l'année précédente. L'augmentation a touché aussi la consommation d'électricité qui est passée à 14.362GW/h en 2013 contre 14.264GW/h en 2012», a-t-il indiqué hier lors de la rencontre périodique de la présidence du gouvernement. Cette situation a engendré une progression du déficit de la balance énergétique, pour atteindre 2 millions de tonnes équivalent pétrole fin 2013, dépassant même le déficit enregistré tout au long de l'année 2012 (1,72MTEP). Pour ce qui est du bilan des dix premiers mois de l'année 2013, les indicateurs confirment l'existence de grandes difficultés malgré les efforts déployés, ayant contribué à l'octroi de 45 permis de prospection et de recherche dans le domaine des carburants et l'aménagement de 22 puits de prospection à la fin du mois d'octobre dernier. Néanmoins, la même période (les 10 premiers mois de 2013) a enregistré une réduction des ressources nationales en carburants, atteignant 5,3MTEP contre 5,7MTEP en 2012. Un fonds de transition énergétique Volet subvention, M.Ouerfelli a dû rappeler que le déficit structurel a émergé depuis l'an 2000, atteignant aujourd'hui son apogée et représentant un fardeau incontournable pour le budget de l'Etat. Par ailleurs, le volume de subvention est passé de 550MD en 2010 à 2.000MD en 2013. Dans la loi de finances complémentaire de l'année 2013, ce volume évoluera à 3734MD — contre 2.520MD prévus dans le premier projet de loi de finances (avec une évolution de 1.214MD) — consacré à la subvention directe des carburants. Pour l'année 2014, le volume consacré dans la loi de finances à la subvention directe de l'énergie s'élève à 2.500MD, avec une baisse de -33% par rapport à 2013, volume consacré à la couverture des besoins. A ce montant s'ajoute une enveloppe de 650MD mobilisés en tant que ressources supplémentaires dans le cadre de la révision du système de subvention. «Pour faire face à ces défis et compte tenu de la gravité de la situation qui ne peut en aucun cas durer eu égard aux pressions exigées sur le budget de l'Etat et les équilibres généraux, le ministère de l'Industrie a organisé un débat national sur l'énergie qui s'est déroulé, depuis son démarrage le 27 Juin 2013 et jusqu'à aujourd'hui, dans 19 gouvernorats», ajoute M.Ouerfelli. Ce dialogue vise en premier lieu la préparation d'un document de référence contenant les plus importantes orientations d'avenir du secteur énergétique ainsi que la mise en place d'une loi d'orientation reflétant la stratégie nationale de l'énergie à l'horizon 2030. La prochaine étape verra la concrétisation des grandes orientations de la stratégie nationale du secteur de l'énergie qui repose sur la modernisation des ressources et de l'infrastructure énergétique, à travers la réalisation de projets énergétiques programmés dont celui de «Nawara» d'exploitation du gaz du sud et sa connexion au réseau du gaz naturel. Il s'agit aussi de développer les énergies renouvelables, de multiplier les opérations de recherche et de prospection des carburants, le renforcement de la connexion électrique avec les pays voisins et l'Europe, outre la concrétisation des réformes législatives et fiscales dans le secteur de l'énergie et sa réorganisation, la rationalisation du système de subvention de l'énergie. D'autres projets d'envergure viendront enrichir la stratégie de l'énergie arrêtée par le ministère de tutelle, dont la création d'un Fonds de transition énergétique et la mise en place d'un nouveau cadre législatif pour la promotion des énergies renouvelables. A cet effet, deux projets de loi seront élaborés visant l'impulsion de l'investissement dans le domaine de la maîtrise de l'énergie et des énergies renouvelables. Le premier projet de loi concerne la création d'un Fonds de transition énergétique» et le second celui de la promotion des énergies renouvelables. Ces projets ont pour objectifs le financement des projets de rationalisation de la consommation de l'énergie et des énergies renouvelables et la libéralisation de la production et de l'exportation de l'électricité produite par les énergies renouvelables via le secteur privé et les services publics, «ce qui contribuera à la réalisation de la transition énergétique souhaitée», conclut M. Ouerfelli.