Ce soir, l'ouverture avec Tsunami au Théâtre de la Ville de Tunis C'est ce soir que le rideau se lèvera sur la 16e édition des Journées théâtrales de Carthage au Théâtre de la Ville de Tunis, une édition non compétitive comme sa précédente qui promet d'offrir un panel sur ce qui se fait en matière de 4e art et des arts de la scène aussi bien en Tunisie, dans le monde arabe et dans le monde. Plusieurs espaces ouvriront à partir de demain leurs portes pour accueillir des créations venues des quatre coins du monde entre danse, travail de laboratoire, pièces classique et expérimentale. Outre la cérémonie inaugurale, les festivaliers et invités de la session auront l'opportunité de découvrir la nouvelle création de Fadhel Jaïbi et Jalila Baccar Tsunami, qui met en scène un combat de deux femmes au cœur des tiraillements d'un pays et de ses contradictions idéologiques. De ces troubles politiques que vit la Tunisie, de ces drames d'assassinat, de ces barbelés qui «poussent» ici et là, Tsunami a surgi pour raconter le quotidien d'un pays à la croisée des chemins. Un pays tiraillé entre deux conceptions : celle d'un obscurantisme sans bornes assassinant toutes les libertés, imposant des interdits, encourageant l'intégrisme et le fanatisme et celle de l'ouverture et du progrès, de la démocratie... Les JTC 2013 se poursuivront jusqu'au 30 novembre, et même si une grande partie des évènements se passe à Tunis et ses environs, des spectacles sont programmés dans les régions à Sousse, Sfax, Gafsa, Médenine, Kairouan et au Kef. Cette session, qui s'ouvre sur le théâtre amateurs et les créations pour enfants, réserve une partie de sa programmation à la formation avec plusieurs stages proposés aux amateurs voulant s'initier aux arts de la scène. Rappelons que la 16e édition se positionne par rapport à une problématique d'une actualité brûlante, celle de l'enracinement de l'acte théâtral. Et comme l'a dejà souligné son directeur Wahid Saâfi, «il n'y a d'enracinement dans l'époque qu'en regard d'une création libre et d'une créativité débridée. Et cette liberté ne doit souffrir aucune limite, aucune censure. Car, toute ornière altère cette liberté, l'anéantit.Ainsi, théoriser, au nom d'une certaine idée de la religion, pour corseter la création ôte toute valeur, toute identité profonde à cette création. De même, vouloir, sous prétexte d'authenticité, imposer à l'art les diktats de l'ordre moral, étouffe la création, la tue littéralement. Cette propension à dominer l'art, cette tentative de le régenter n'aboutissent qu'à dénaturer cet art, le transformer en illusion». Bon festival