39 spectacles tunisiens entre professionnels, amateurs, pour enfants et danse, 51 spectacles étrangers, colloque et rencontres «Pour être enracinés dans l'époque» tel est le mot d'ordre de cette édition, comme ce fut annoncé par Wahid Saafi, directeur de la 16e édition des Journées théâtrales de Carthage, lors de la conférence de presse tenue hier dans un hôtel du centre-ville de Tunis. «Et il n'y a de moyen pour s'enraciner dans l'époque que la création et ses corollaires que sont la créativité et la quête de l'excellence. Il n'y a d'enracinement possible dans l'époque que dans le sillage de la recherche, dans la confrontation des meilleures expériences et dans le dialogue des œuvres. Seuls le progrès, l'ouverture et la volonté d'évoluer sont générateurs d'enracinement. A l'opposé, la fixité génère l'immobilisme ainsi qu'une pensée pétrifiée et statique. Quant au retour fantasmé vers les temps glorieux, il n'est que regard en arrière. Il en est de même du ressassement perpétuel du passé qui est un mal tout aussi étouffant. D'ailleurs, la fin des civilisations ne réside-t-elle pas dans l'immobilisme et la sclérose des idées figées ?», précise-t-il dans son édito qui présente l'orientation choisie pour cette session. Cette seizième édition des Journées théâtrales de Carthage sera riche de ses spectacles, ses invités, ses artistes, ses experts et ses savants, nous promet W. Saâfi. Outre les spectacles et la sélection non compétitive, les JTC 2013 ont choisi comme fer de lance un colloque international qui démarrera le 21 de ce mois autour du thème «D'art et de religion», il précise dans son texte de présentation qu'en organisant cette rencontre, les JTC visent à mettre en valeur, à travers une lecture rationnelle, les aspects et les représentations que chaque culture a adoptés pour se différencier des autres. Aussi avons-nous cherché à exprimer les singularités du rapport art-religion dans chaque culture. «L'ensemble des contributions à ce colloque réalisent ainsi le projet que nous avons conçu. Cherchant à aller vers l'essentiel, ces conférences ont pour but de dresser un tableau précis, établir une description claire, objective et éloignée de tout mandement, toute dimension mettant en œuvre le licite ou l'interdit. Ces conférences ont pour objectif ultime d'éclairer un débat. Sans chercher à les résumer ou les analyser», ajoute-t-il. D'autres rencontres et colloques figurent au programme dont : La critique de l'expérience : un trait d'union, organisé en partenariat avec le Comité arabe du théâtre les 25 et 26 novembre. Une rencontre est au programme le 27 novembre, sur le thème "Pas de publics nouveaux sans écritures neuves", avec Gérard Astor, docteur en études théâtrales, directeur du Théâtre Jean-Vilar et proche de Antoine Vitez, Jacques Lasalle et Ariane Mnouchkine, il partagera sa réflexion avec plusieurs professionnels tunisiens et français, dont Ezzeddine Ganoun (Théâtre El Hamra ), Nathalie Huerta (Théâtre Jean-Vilar), Monique Audoubert et Carl Sailly (Centre d'animation culturelle Jean-Vilar). Cette rencontre comprendra la projection du film documentaire Territoires de l'art (52mn) qui traite du compagnonnage d'une chorégraphe brésilienne avec le Théâtre Jean-Vilar. Durant 9 jours, Tunis capitale, et différentes villes du pays vivront au rythme du 4e art dont Gafsa, Médenine, Sousse, Kairouan, Sfax, Le Kef, les différents centres culturels et centres d'arts dramatiques accueilleront des pièces venues des quatre continents. Tsunami de Fadhel Jaïbi et Jalila Baccar assurera l'ouverture, et la clôture mettra à l'honneur le Centre d'arts dramatiques et scéniques de Gafsa avec sa nouvelle création Fleur de sel.