Le local du mouvement Ennahdha saccagé et incendié par des manifestants... Une grève générale a été observée hier dans le gouvernorat de Gafsa suite à l'appel lancé par l'Union régionale du travail (URT) pour revendiquer le droit de la région au développement. Différents établissements éducatifs et administratifs, des banques et des commerces, ont été fermés, à l'exception de l'hôpital régional de la ville, qui assure seulement le service des urgences, a constaté la correspondante de l'agence TAP dans la région. Le transport public et ferroviaire a été également paralysé. Sous le signe «Journée de la colère», des protestataires ont scandé des slogans réclamant le droit au développement, à l'emploi et le quota de la région des recettes provenant des ventes du phosphate pour financer des projets dans la zone. Ils ont également appelé à promouvoir les secteurs de la santé, de l'environnement, et à renforcer l'infrastructure de base. L'URT et l'Union régionale de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (Urica), ainsi que des représentants de la société civile, avaient appelé récemment à une manifestation, hier, pour exprimer le droit au développement et à une vie digne. Devant le siège du gouvernorat de Gafsa, un groupe de protestataires ont envahi le siège et demandé au gouverneur de quitter les lieux. Les forces de l'ordre sont intervenues ont fait usage de gaz lacrymogènes. Dans le centre-ville, d'autres groupes de manifestants ont pris d'assaut le local du mouvement Ennahdha (principale composante de la Troïka au pouvoir), saccagé le bureau et mis le feu aux équipements avant d'incendier tout le local, a constaté la correspondante de l'agence TAP dans la région. Dépêchées sur les lieux, les équipes de la Protection civile ont été empêchées d'atteindre les lieux de l'incendie par des pierres lancées par des manifestants. La Protection civile a été contrainte de se retirer. Des groupes de protestataires poursuivent un sit-in devant le siège du gouvernorat, où des unités de l'armée ont été déployées avant de se retirer presque aussitôt, selon la correspondante de l'agence TAP présente sur les lieux.