Un accord de crédit a été signé entre la Sonede et la Banque allemande de reconstruction (KFW) pour un montant de 60 millions d'euros, soit plus de 120 millions de dinars tunisiens La consommation de l'eau ne cesse d'augmenter d'une année à l'autre compte tenu de l'accroissement démographique et du développement des activités économiques. D'où la décision des pouvoirs publics de penser à mobiliser des ressources supplémentaires en vue de faire face à cette demande. Les ressources provenant des nappes phréatiques et profondes étant limitées, l'Etat a déjà construit des barrages répartis dans plusieurs régions. L'interconnexion des barrages est une solution choisie pour régulariser leurs niveaux en alimentant ceux qui ne sont pas bien approvisionnés en eau pluviale. Cependant, le dessalement de l'eau constitue une autre solution importante pour renforcer l'offre. Il sera tenu compte dans ce cadre de la qualité de l'eau qui doit avoir une salinité acceptable. L'une des régions qui dispose de ressources hydriques limitées est celle de Djerba, connue pour ses activités touristiques qui consomment d'importantes quantités d'eau potable. Mais la salinité de certaines sources utilisées est assez élevée. L'Etat a jugé nécessaire d'installer une station de dessalement à Djerba, l'une des régions à fort rendement économique. A proximité de la station touristique C'est ainsi qu'un accord de crédit a été déjà signé entre la Société nationale d'exploitation et de distribution des eaux (Sonede) et la Banque allemande de reconstruction (KFW) pour un montant de 60 millions d'euros, soit plus de 120 millions de dinars tunisiens en tant que participation audit projet. L'accord de garantie de ce crédit a été également signé entre le gouvernement tunisien et le bailleur de fonds allemand. La période de remboursement de ce crédit est de 15 ans dont 5 ans de grâce avec un taux d'intérêt de 3,8%. La KFW accorde ce crédit — qui bénéficie de la garantie des gouvernements allemand et tunisien — de ses fonds propres en dehors du programme de coopération financière bilatérale qui prévoit annuellement de nouvelles ressources au profit de la Tunisie. Le projet vise, en fin de compte, à assurer le dessalement de l'eau de mer à Djerba en vue de renforcer l'offre et améliorer la qualité des ressources hydriques dans cette zone jusqu'à l'an 2025. Près de 200 mille habitants raccordés à 51.140 adductions — selon les chiffres de 2012 — vont bénéficier de ce projet. Un nouveau pôle de production de l'eau potable sera créé à cet effet à proximité de la station touristique de Djerba, et ce, pour comprimer les dépenses réservées au transport et à la distribution. Le pôle de production comprendra une station de dessalement d'une capacité de l'ordre de 50.000 m3 par jour extensible à 75.000 m3 par jour, en plus des équipements et structures annexes. Les travaux à engager concerneront l'aménagement des routes et la mise en place des différents réseaux. Une station de pompage de l'eau de mer sera également installée pour extraire les quantités à traiter dans la station de dessalement. Les rejets seront évacués dans des conduites spécifiques. Dans l'ensemble, il est prévu d'acquérir et de poser 25 km de conduites, de construire le siège de la direction des travaux des routes et des différents réseaux. Le coût total du projet est de l'ordre de 131 millions de dinars tunisiens dont la contribution de la banque allemande pour la mise en place de la station de dessalement. Un autre partenaire — en l'occurrence l'Agence française de développement (AFD) — va financer une autre composante du projet, à savoir la connexion de la station de dessalement au réseau de distribution à la faveur d'un crédit d'une valeur de 11 MDT.