Syrie : destruction de l'arsenal chimique et recul de la rébellion Dévastée par la guerre civile depuis la mi-2011, la Syrie connaît quotidiennement des tragédies. Celle due à l'utilisation d'armes chimiques contre des civils a particulièrement secoué l'opinion publique internationale (Ghouta-29 août-au moins 1.400 morts), régime et rébellion s'accusant mutuellement d'en être l'auteur. Résultat, la communauté internationale s'est mobilisée contre ce crime, ce qui a poussé Damas à ouvrir ses sites aux inspecteurs de l'ONU et d'accepter de procéder à la destruction de son arsenal chimique sous contrôle onusien. L'année qui s'achève a également vu la reconquête progressive, par l'armée, de plusieurs villes et régions auparavant contrôlées par les rebelles. Particulièrement meurtriers, les raids aériens sur Alep ont fait plus de 500 morts, en majorité des civils, au cours de la dernière quinzaine de décembre. Egypte : Morsi destitué, les «Frères musulmans», organisation terroriste Année particulièrement difficile pour les Egyptiens qui, dès son avènement, ont commencé à s'activer contre le président Morsi (élu en juin 2012) et sa politique. Accusé de favoriser les membres de la confrérie des «Frères musulmans» dont il est issu et de s'accaparer le pouvoir, il fait l'objet de plusieurs mouvements de contestation. Une manifestation aux allures de raz-de-marée humain, le 30 juin, a fini par convaincre l'armée d'intervenir pour «éviter que la situation n'empire». Résultat, Morsi est destitué le 3 juillet par l'armée (il sera traduit en justice plus tard) qui a défini une feuille de route pour rétablir la démocratie et a désigné un président et un gouvernement de transition. Ni Morsi ni ses partisans n'ont accepté cet état de fait, ce qui a eu pour entre autres conséquences de multiplier les manifestations. Ces dernières ont été parfois violemment réprimées (près de 1.000 morts en tout). Les «Frères musulmans» seront un peu plus tard interdits d'activité puis dissous. Un attentat contre le siège de la police à Mansoura (Delta) ayant fait 15 morts le 24 décembre a décidé le gouvernement à déclarer la confrérie des «Frères musulmans» organisation terroriste. Afrique subsaharienne : guerres civiles en série Endémique dans certains pays subsahariens tels que la Somalie, le Nigeria ou la RD Congo, la violence a également touché le Kenya (attaque du 21 septembre à Nairobi-61 mots). Mais c'est la guerre civile au Mali, en République centrafricaine et au Soudan du Sud qui a marqué 2013 pour la région. Dans les deux premiers pays, l'armée française a dû intervenir afin d'aider à rétablir la paix (depuis le 11 janvier au Mali et depuis le 6 décembre en Centrafrique). Turquie : Erdogan, le commencement de la fin ? L'homme fort d'Ankara et ancien maire d'Istanbul a vécu 2013 comme un cauchemar. A Istanbul puis à Ankara, Erdogan, le Premier ministre islamo-conservateur, a dû faire face fin mai-début juin à une sérieuse fronde populaire durement réprimée. Il a terminé l'année extrêmement fragilisé par un scandale de corruption ayant touché plusieurs de ses proches collaborateurs, ainsi que sa propre famille. Des appels pour qu'il démissionne se sont multipliés, y compris dans ses propres rangs. Ses chances d'être élu en 2014 à la présidence de la République (amendement de la Constitution) se sont donc amenuisées, surtout avec l'accumulation d'attitudes et de décisions autoritaristes de sa part. Face à tous ces problèmes, celui que l'on surnomme «le Sultan» n'a voulu voir que la manifestation de complots contre lui et son parti. Afrique du Sud : un grand homme nous quitte La nation «arc-en-ciel» mais aussi l'humanité tout entière ont été endeuillées en cette fin 2013. Le 5 décembre disparaissait en effet l'un des plus grands parmi les hommes du XXe et de ce début du XXIe siècle. A 95 ans, et après des mois de problèmes respiratoires, Nelson Mandela s'en va, laissant un précieux héritage de lutte pour la dignité, de patience (27 ans sous les verrous), de pardon, de réconciliation, de sagesse et d'unité. Chef historique de la lutte contre l'Apartheid en Afrique du Sud, il a soutenu aussi tous les mouvements de libération et contre l'injustice à travers le monde. Elu président de la République en 1994, il a préféré ensuite transmettre le flambeau à un autre candidat alors qu'il était au faîte de sa popularité. Une leçon de démocratie, d'humilité et de bonne gouvernance surtout pour un continent victime de luttes interminables pour le pouvoir.