Dans une interview accordée, hier, dimanche 18 août 2013, au quotidien français Le Parisien, le penseur et théologien Tarek Ramadhan a appelé les Frères musulmans égyptiens à cesser toute manifestation « afin, dit-il, de préserver l'Egypte de la division et du spectre de la guerre civile ». Tarek Ramadhan considère que les Frères n'ont pas le choix. Il pense que les militaires ont presque réussi à les isoler du peuple et que de ce fait, ils se trouvent aujourd'hui dans une véritable impasse. Le politologue estime, par ailleurs, que les islamistes n'auraient jamais dû entrer dans le processus électoral, car c'était un piège pour eux et ça les a mis dans la situation actuelle. Il est temps, dit-il, que les partisans de Morsi revoient leur copie. L'islamologue s'est également montré critique vis-à-vis du président égyptien destitué par l'armée, lui reprochant notamment d'avoir choisi la confrontation avec les laïcs et les coptes, au lieu de promouvoir une politique d'ouverture et plus volontariste. Soulignant le manque de clarté qui a caractérisé les prises de décision de la confrérie et de Morsi, Tarek Ramadhan a indiqué que nul ne saurait gouverner un pays en déclarant être les gardiens de la tradition musulmane mais qu'on le gouverne quant on a un projet politique, social et économique, reconnaissant l'inconsistance du projet de Morsi et des frères musulmans. Signalons que Tarek Ramadhan a dénoncé avec vigueur la répression meurtrière des manifestants par l'armée égyptienne : « C'est pire que tout ce que je pouvais imaginer ». Rappelons que Tarek Ramadhan est le petit-fils de Hassen Al-Banna qui a fondé en 1928 le mouvement islamiste des Frères musulmans d'Egypte. M. BELLAKHAL