Cette année, c'est la Tunisie qui est choisie pour la section Focus de ce festival qui se déroulera sur les terres helvétiques du 25 avril au 3 mai. Tous les ans, le Festival international de cinéma Nyon Visions du Réel explore et met en lumière la production de films documentaires d'un pays du Sud ou de l'Est. Soutenue par la direction du développement et de la coopération DDC, la section Focus a pour objectif d'attirer l'attention sur des films de réalisateurs engagés, tout en stimulant la collaboration internationale. Cette année, c'est la Tunisie qui est choisie pour la section Focus de ce festival qui se déroulera sur les terres helvétiques du 25 avril au 3 mai. «Depuis désormais 3 éditions, Visions du Réel consacre un Focus spécial à la production documentaire d'un territoire du sud-est, nous déclare Jasmin Basic, responsable Focus Tunisie. Après la Colombie, la Bosnie-Herzégovine et le Liban, nous avons décidé cette année de nous plonger — et de faire plonger nos spectateurs — dans le monde du documentaire tunisien. Car nous pensons que la production doc du pays est très intéressante, en pleine mutation et effervescence (et donc au diapason avec les changements politiques, sociaux et culturels du pays), mais aussi pas toujours assez connue, du moins en Suisse. Ce sont déjà assez de raisons pour mettre sur pied une plateforme qui puisse permettre au public du festival, ainsi qu'aux professionnels et médias internationaux qui participent à la manifestation, de découvrir davantage le paysage documentaire tunisien. En parallèle avec la sélection de films documentaires des dernières années qui vont composer ce focus tunisien, nous organisons aussi une rencontre de coproduction où nous sélectionnons 5 projets doc tunisiens pour favoriser et encourager les coproductions entre la Tunisie et d'autres pays européens. Ces projets seront présentés à un public de professionnels par les auteurs/producteurs tunisiens invités. En plus d'encourager les partenariats internationaux, nous allons aussi attribuer le Prix Visions Sud-Est d'une valeur de 10.000 CHU au projet choisi par le jury. Encore une autre manière de mettre en avant la production documentaire tunisienne». Plus de visibilité donc pour un public qui connaît peu notre production. Mais que connaît le public suisse de notre cinéma documentaire? Madame Jasmin Basic, qui a eu l'occasion de faire partie du jury lors des Douz Doc Days, nous donne sa vision. «Je constate une grande énergie et un véritable engagement dans la production documentaire tunisienne, accentuée depuis la révolution. J'ai l'impression qu'il y a un véritable désir, voire urgence, de montrer et de partager des histoires du réel. Et on sent que le documentaire représente une fabuleuse forme de communication pour cela. N'oublions pas qu'il n'est pas question de dire, de montrer les choses, mais la question cruciale est comment on le dit. La forme est donc autant importante que le fond et je remarque dans plusieurs œuvres une volonté de proposer des formes différentes, d'expérimenter de nouvelles approches de langage cinématographique. Il est aussi passionnant pour moi de visionner autant de films issus ces dix dernières années: cela me permet d'observer la diversité dans le regard et dans le style des auteurs, ainsi qu'un certain changement dans le choix des sujets et donc des préoccupations des auteurs.» En Tunisie, les choses ont été mises sur pied depuis des mois pour procéder à la sélection des films et des projets qui participeront au festival. Les responsables ont même désigné un consultant en Tunisie pour ce Focus, M. Mohamed Ali Ben Hamra. «Entre septembre et octobre, j'ai sélectionné une trentaine de documentaires entre courts, moyens et longs métrages», dit-il. Seule une dizaine de ces films passera dans ce Focus. Il ne s'agit pas uniquement de documentaires réalisés après la révolution, mais d'une sélection de documentaires qui ont marqué la dernière décennie en Tunisie... Pour soutenir les cinéastes tunisiens et surtout les plus jeunes d'entre eux, le festival lance un appel à projet. Cinq projets seront sélectionnés à cette occasion et l'un d'eux recevra une bourse d'aide attribuée par un jury du fonds Visions Sud-Est (Fonds suisse d'aide à la production).