Le festival du cinéma africain qui a été inauguré le 21 mai 2010 et se prolonge jusqu'au 29 du même mois, pour la septième année consécutive à Tarifa en Espagne, offre plus de cent projections de films africains dont deux tunisiens : « Les secrets », long métrage de Raja Amari et « La vie » (El Icha), court métrage de Walid Ettaya. Considérée comme étant la ville européenne la plus proche du Continent africain, Tarifa, est une petite ville située sur la Côte du détroit de Gibraltar où seulement quatorze kilomètres séparent les deux Continents. Le festival se donne pour mission de faire connaître la production cinématographique africaine en proposant chaque année, une large variété d'œuvres audiovisuelles africaines, des classiques aux films d'avant-garde en passant par les documentaires, de l'Afrique du Sud à la Tunisie en passant le Sénégal, le Kenya, l'Algérie, le Maroc, l'Ethiopie, le Mozambique, l'Ouganda, l'Egypte, le Burkina Faso, la République Démocratique du Congo, la République de Maurice, le Cameroun, le Mali, la Côte d'Ivoire, l'Angola, le Nigeria, le Gabon, le Cap Vert, la Guinée Bissau et la Mauritanie. Sans oublier des productions et coproductions d'autres contrées comme : Cuba, la France, l'Espagne, la Suisse, l'Allemagne, l'Italie, le Portugal, la Grande Bretagne, la Suède, la Belgique, le Canada, l'Autriche, la Hollande et les Etats Unis. Né en 2004, le FCAT n'a mis que quelques années pour devenir l'une des plus importantes rencontres pour ceux qui aiment et le cinéma et l'Afrique. Le nombre des films projetés au cours de cette session s'élève à cent treize, en versions originales sous-titrées en espagnol. Griot de vent, griot d'ébène Les films en compétition sont présentés dans trois sections : «Le rêve africain », longs métrages de fiction qui apportent un regard original et innovant et qui souvent, ont été reconnus dans divers festivals internationaux. Le film gagnant recevra le «Griot de vent» du meilleur long métrage. «De l'autre côté du Détroit» concerne les documentaires ; l'œuvre primée recevra le « Griot d'ébène », prix remis et financé par Casa Africa. « L'Afrique en court » est, quant à elle, réservée aux courts métrages de fiction qui n'ont jamais été projetés en Espagne. Le film lauréat obtiendra le prix RTVA (Télévision andalouse) de la meilleure création audio-visuelle. Le 7ème festival du cinéma africain de Tarifa programme par ailleurs, des films hors compétition dans le cadre de trois sections aussi importantes : « Ecran ouvert », « L'Afrique en rythme » et « Animafrica ». «Ecran ouvert» intéresse les jeunes réalisateurs au talent prometteur. On rendra à cette occasion hommage, à Samba Félix Ndiaye, grand réalisateur sénégalais de documentaires, décédé en novembre dernier. De plus, on consacrera un espace aux regards espagnols sur l'Afrique. «L'Afrique en rythme», est un volet dédié à la musique et à la danse africaines, et comme chaque année, on accordera une attention particulière aux films qui dévoilent les talents emblématiques d'un pays, les styles musicaux populaires et traditionnels. C'est le cas du Kuduro, qui a très vite traversé les frontières de l'Angola pour devenir un phénomène international. «Animafrica» enfin, est une sélection de courts métrages d'animation réalisés en Afrique et qui dévoilent différentes techniques d'animation, pour le plaisir de tous. Utopies et réalités A l'image des festivals de cinéma de notoriété, celui de Tarifa consacre une bonne part de sa programmation aux rétrospectives dont celle dédiée au cinéaste burkinabé, Idrissa Ouedrago, auteur de «Tilai», (prix du jury au festival de Cannes). Par ailleurs, coïncidant avec le 50ème anniversaire de l'indépendance de dix-sept pays africains, le FCAT proposera une sélection de productions qui illustrent, questionnent et analysent les indépendances. Il s'agit de films qui illustrent la pensée de personnages africains d'exception tels que Aimé Césaire, Patrice Lumumba, ou Amilcar Cabral, pour ne citer que ceux-ci. Et contrairement aux grands festivals du cinéma du monde où se déploient, tapis rouge, strass et paillettes pour les stars, le festival du cinéma africain de Tarifa s'emploie à défendre, de façon tout autant efficace quoique moins voyante, le 7ème art et ses auteurs dans le Continent africain. Sayda BEN ZINEB