En infériorité numérique pendant plus d'une heure, l'Australie est parvenue à décrocher le nul face au Ghana (1-1). Un résultat qui installe les Black Stars en tête et qui maintient en vie les Socceroos «Les Ghanéens auraient dû gagner et ils ont failli perdre». En une seule phrase, Claude Le Roy, leur ancien sélectionneur, a tout dit. Ou presque. Seule équipe africaine à s'être imposée dès son entrée en lice, le Ghana a confirmé l'impression laissée par la victoire — heureuse — sur la Serbie (1-0). Les Black Stars ont une cohésion et une solidité qui leur permettent d'être à l'heure actuelle en tête du groupe D. Mais ils ne brillent pas techniquement, n'enthousiasment guère et peinent encore à affirmer une identité de jeu bien à eux. Devant, autour du remuant Asamaoah Gyan — encore très bon (un nouveau but sur penalty) —, le manque de mouvements et de solutions extérieures les a empêchés de faire la différence et de concrétiser au tableau d'affichage leur supériorité numérique. Pour Le Roy, un joueur peut illustrer, à lui seul, la prestation livrée par l'équipe de Milovan Ravejac. Le gardien Richard Kingson, Mr Hyde sur son ballon relâché entraînant le but de Brett Holman (12e) et Dr Jekyll, ensuite, lorsqu'il se montra décisif face à Chipperfield et Wilkshire (72e). Fébrile et vulnérable en début et fin de partie, le Ghana a eu la possibilité de faire la différence entre ses deux temps faibles. Il ne l'a pas fait. Face à l'Allemagne, il pourrait le regretter. Après la claque reçue face à l'Allemagne, les Australiens ont prouvé une chose. Ils ont du talent et du cœur. Décidément, l'équipe vit une histoire d'amour compliquée avec la Coupe du monde. Sortis en 8es sur une erreur d'arbitrage pour leur première expérience en 2006, les Socceroos ont renoué avec la compétition suprême de façon douloureuse, s'inclinant lourdement face à l'Allemagne (0-4), tout en perdant sévèrement Tim Cahill et s'être vu refuser un penalty flagrant. Face au Ghana, l'équipe de Pim Verbeek peut une nouvelle fois s'estimer lésée par les décisions du corps arbitral. La double peine — expulsion de Kewell et penalty — infligée par M. Rosetti (25e) a relancé les Black Stars, jusqu'alors totalement apathiques et inoffensifs. Puis, l'homme en noir s'est montré clément avec Lee Addy, seulement averti pour un tacle par derrière particulièrement dangereux sur Bresciano (39e). Malgré ces injustices, les Australiens, vaillants et valeureux, se sont accrochés et ont prouvé une chose. Ils ont du talent et du cœur. Et, aujourd'hui, ce sont bien ces deux particularités qui leur permettent — encore — d'aspirer à de meilleurs lendemains.