Enième changement de cap au ST dont la saison bat tous les records d'instabilité Avec dix défaites en treize matches au passif, la sonnette d'alarme est tirée. Quinzième et avant-dernier au classement avec 9 points, le club du Bardo ne peut pas descendre plus bas. Lassaâd Dridi, qui a relevé en pleine compétition Mahmoud Ouertani, a fait de son mieux dans un contexte quasi impossible. «Par rapport aux circonstances dans lesquelles j'ai dû exercer, je ne peux retenir que le côté positif de mon mandat, nous avouait-il hier, quelques heures après son éviction. J'ai fait face à un tas de difficultés : des joueurs impayés depuis cinq mois; certains d'entre eux n'ont même pas de quoi se payer les frais de leur déplacement de Tebourba, de Zaghouan... où ils habitent; l'effectif s'entraîne sur le tartan, il joue deux fois par semaine et il n'y a même pas une seule dose vitaminée pour recharger les accus... Ce qui se passe au ST est une honte! On m'a posé les bâtons dans les roues. Si on m'avait donné trois ou quatre nouveaux joueurs de qualité, nous aurions fait beaucoup mieux. Notre dernière défaite contre le CSS, la meilleure équipe du pays, a été le fait d'une différence de qualité technique, non d'un échec tactique. Dans ce climat délétère, face à autant d'ennuis, nous avons tout de même réussi à battre l'ESS, l'USM et l'ESM», analyse le jeune technicien, enfant du club qui nous révèle que, du temps du président Kamel Senoussi, il avait décliné une offre juteuse de l'ordre de 12 mille dinars venant du club libyen Khalij Syrte. «C'est maintenant que je saisis le sens de combine dans le sport, ajoute Dridi. Je ne traite pas avec les managers et agents de joueurs. Je me suis contenté de demander trois ou quatre joueurs. Je ne rentre pas dans les micmacs. On a voulu me forcer la main pour accepter dans mon effectif un certain Garba, mais j'ai refusé. Non, je ne voulais pas démissionner», assure-t-il. Hidoussi intérimaire Face aux tensions exacerbées et à la crise de résultats, le comité directeur, réuni avant-hier soir, a décidé d'évincer Lassaâd Dridi et d'engager d'ici la fin de semaine un entraîneur tunisien d'expérience. D'ici là, c'est le directeur sportif Wahid Hidoussi qui assure l'intérim et doit préparer la prochaine sortie de dimanche devant l'Olympique de Béja dans une sorte de barrages pour le maintien (déjà!). Suffit-il de rappeler que «les grands ne meurent jamais quand bien même le Stade, depuis 1948, n'avait jamais vécu pareille situation» pour se tirer d'affaire? Quelque part, en ouvrant la boîte de Pandore, le club du Bardo s'expose à de sérieuses menaces. Cela n'arrive pas qu'aux autres, l'instabilité aidant à précipiter la descente aux enfers. Entre-temps, le comité présidé par Anouar Haddad s'active sur le front du marché d'hiver. Y compris au poste de gardien de but où l'inexpérience de Mahouachi pousse à rechercher un keeper d'envergure. Ce sera soit Hamdi Kasraoui (ex-EST, Lens, CSS et équipe nationale), soit Jassem Khallouf (ex-ASM, SG...) pour qui il s'agirait d'un retour au Bardo.