Des systèmes de cogestion et des réserves pour pérenniser l'activité de pêche en Tunisie Un document élaboré suite à des concertations sur le secteur de la pêche en Tunisie a recommandé la mise en place de systèmes de cogestion impliquant davantage les pêcheurs dans la prise de décision et des réserves permettant de régénérer les stocks halieutiques pour assurer la pérennité de cette activité. La filière de la pêche assure environ 60.000 emplois directs en Tunisie et contribue de 8 à 10% dans la valeur de la production agricole du pays. Le document élaboré dans le cadre du projet «Pour une pêche durable en Tunisie», mis en œuvre, en 2013, par le WWF, recommande aussi une planification spatiale marine (PSM), assurant la coexistence de plusieurs activités humaines en mer. Selon Sami Dhouib, coordinateur du programme marin en Tunisie (WWF), «il s'agit d'une concertation et d'un diagnostic participatif réalisés dans le cadre de la stratégie nationale de la pêche, actuellement en cours d'élaboration et qui sera lancée en 2015». Il a déclaré, lors d'une rencontre organisée vendredi dernier à Tunis, à l'occasion de la clôture de ce projet, que l'objectif recherché est de «promouvoir une politique de pêche visant la cogestion et la gestion rationnelle et durable des ressources halieutiques». Les ateliers de concertation qui ont eu lieu à Tunis, Sfax et Zarzis, ont recommandé aussi «l'élaboration d'un catalogue des engins et des techniques de pêche en Tunisie et le renforcement des capacités des associations, des organisations professionnelles et des acteurs impliqués dans la gestion durable de la pêche», selon M. Dhouib. Dans son intervention, Chedly Rais, expert en environnement et en richesses maritimes, a précisé qu'il y a aussi nécessité de «mettre en place un cadre réglementaire qui régit les systèmes de cogestion de la pêche et définit les parties qui en sont concernées, leurs obligations, leurs prérogatives et leurs rôles respectifs». D'après M. Rais, la cogestion aura pour avantage «d'impliquer fortement les pêcheurs et de rapprocher leurs opinions de celles des autorités de la pêche et celles des pêcheurs pour aboutir à un meilleur partenariat entre les deux et une meilleure application des mesures adoptées». En ce qui concerne les réserves de pêche, Rais estime que «celles-ci ne pourraient jouer un rôle dans la gestion des stocks halieutiques en Tunisie que si des améliorations notables soient réalisées dans l'application de la réglementation, notamment en ce qui concerne les mesures de contrôle». Le représentant du bureau sous-régional de la FAO pour l'Afrique du Nord, Cherif Toueïleb, a fait état, pour sa part, de la volonté de l'organisation onusienne à accompagner les initiatives de la Tunisie concernant le secteur de la pêche, à travers «des programmes annexes de gestion de la richesse halieutique du pays, de préservation du milieu de la mer et d'amélioration des conditions de vie des pêcheurs».