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Projet de protection intégrée marine et côtière
Cap Serrat-Cap Negro
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 09 - 2012

La Tunisie regorge de richesses naturelles, mais qui sont peu ou pas protégées. Une manière de le faire est d'établir des règles de gestion durable avec la participation active de la population locale. Le projet de création d'une aire marine et côtière protégée entre Cap Negro et Cap Serrat est le premier de ce genre en Tunisie. Reportage.
La zone côtière entre Cap Negro et Cap Serrat se situe au nord-ouest de la Tunisie, et s'étend sur 27 km, à cheval entre les gouvernorats de Bizerte et de Béja. La nature y est encore sauvage par endroits, mais est menacée par l'exploitation anarchique du bois, la spéculation foncière, et l'érosion marine au niveau de Sidi Mechreg. Le projet Medpan Sud est né pour protéger des ressources et des paysages naturels exceptionnels, tout en intégrant la composante sociale. Plusieurs organismes sont impliqués dans ce projet : l'Agence de protection et d'aménagement du littoral (Apal), la direction générale des forêts (DGF), les commissariats régionaux au développement agricole (Crda) de Béja et de Bizerte, et le Fonds mondial pour la nature (WWF), qui joue le rôle de facilitateur et de négociateur. D'après Faouzi Maâmouri, coordinateur du WWF-Afrique du Nord, concrètement, Medpan Sud se traduira par la mise en place d'une procédure de gestion durable de la future Aire marine et côtière protégée (Amcp), et la promotion des services des aires protégées pour la création de l'emploi. Les activités économiques qui ne sont pas en contradiction avec le nouveau statut de la zone seront encouragées, notamment par des formations de renforcement de capacité et des aides matérielles. Et enfin, une unité de gestion locale assurera le bon fonctionnement et la viabilité financière de l'Amcp.
Bien que la loi relative aux aires marines protégées régissant leur création et leur gestion, ait été promulguée le 20 juillet 2009, le décret d'application permettant la création de l'Ampc n'est pas encore paru dans le Journal officiel. Les différents acteurs multiplient réunions, ateliers et rencontres sur terrain avec la population, pour élaborer des procédures de gestion qui conviennent à toutes les parties concernées, tout en se basant sur les études scientifiques, environnementales et socioéconomiques, effectuées dans le cadre du projet.
Les réserves de la population
Rencontré au port de Sidi Mechreg, qui se trouve au cœur de la bande littorale entre Cap Negro et Cap Serrat, Foued, pêcheur de 50 ans, appréhende le projet d'AMCP. «J'ai peur qu'on nous confisque la mer», dit-il. «Les parcs nationaux ont toujours existé, mais les populations n'en vivent pas», rajoute-t-il. Abdelhamid, un autre pêcheur de 45 ans, rappelle que les habitants de la région n'ont pas d'autres sources de revenus que le travail en mer ou l'agriculture. «L'investisseur ne vient pas, parce qu'il n'y a pas l'infrastructure nécessaire», explique-t-il. Nizar Abassi est technicien supérieur spécialisé en techniques de pêche. Pour lui, la création d'une zone de protection marine est «rentable» pour la pêcherie, mais pas pour le pêcheur. «Les pêcheurs de Sidi Mechreg n'ont pas les embarcations nécessaires leur permettant de pêcher en dehors des zones protégées, au large. Il faudrait pour cela qu'elles soient d'une longueur supérieure à 9m». Actuellement, il y a 30 barques à petit moteur, et 50 barques à rames au port de Sidi Mechreg. Seuls deux d'entre elles ont une longueur supérieure à 9m. Pour Mehdi, pêcheur de 25 ans, la menace sur les ressources halieutiques vient surtout des senneurs étrangers à la région ou même du pays. «Ils ont des technologies avancées à bord, leur permettant de suivre les bancs de poissons, et de les capturer par dizaine de tonnes. Des espèces comme la Sériole n'existent plus ici».
Isolés de tout
Ismaïl a 47 ans. Il est pêcheur mais vit dans la montagne. Pour rentrer chez lui, il doit marcher un bon moment le long de la côte, traverser un cours d'eau asséché, couper par les plantations de tabac, passer par des plaines rocailleuses, et se frayer un chemin dans les buissons. Dans son douar, celui des Ben Amor, la plupart des villageois ne sont pas au courant du projet de création d'une aire protégée, alors que celle-ci comprend leur zone d'habitation. «On est isolés de tout, on n'entend parler de rien», explique Dhahbia, 54 ans. Dans la cour de sa maison, poussent un figuier, une vigne, un grenadier et un pêcher. «Tout pousse ici !», s'exclame le mari Tahar, 65 ans, une grappe de raisins à la main. Cependant, un problème de taille empêche les habitants de vivre correctement de l'agriculture. L'absence de piste rejoignant les routes principales, rend la commercialisation des fruits et légumes difficile. «Je cultive des pastèques, du piment et des tomates. L'année dernière, sur les quatre tonnes de tomates, une seule seulement a pu être vendue. Le reste a servi à nourrir les bestiaux», se désole Ayachi, un père de famille de 53 ans. «Si cette réserve permettrait de garantir un avenir à nos enfants, alors là, elle serait la bienvenue», dit-il.
Les habitants se sont entendus entre eux pour qu'une piste de 3 km puisse être créée. «Le point de départ sera le port côté est, ensuite elle passera par Douar El Roueylya, Douar El Hasseynya, Douar Ouled Bouraya, et enfin par Daouar Ouled Amor», indique Abderrahman, 75 ans.
Malgré la bonne volonté des organismes impliqués dans le projet, il semble qu'y ait un problème de communication avec les habitants de la région. Ces derniers craignent que le nouveau statut de la zone soit trop contraignant pour eux et freine leurs activités économiques. Mais à l'heure qu'il est, tout est encore possible, parce qu'à la base du projet, c'est l'approche gagnant-gagnant qui est recherchée, entre la population et les organismes de protection de la nature.


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