N'eût été le revers de l'ESS en terre congolaise, le foot national aurait réussi carton plein, le week-end dernier. Trois victoires pour une défaite : le bilan des représentants tunisiens est plutôt positif pour leur entrée en lice dans l'édition 2014 des coupes africaines. Certes, on n'en est qu'aux seizièmes de finale, un tour de sélection et d'écrémage où les adversaires se révèlent de deuxième ou de troisième catégorie. Mais il faut se rappeler que nos quatre mousquetaires s'étaient produits à l'extérieur, dans des conditions difficiles où il fallait compter avec l'arbitrage. Comme par exemple à Luanda où le referee ghanéen Cecil Amatey Fleischer a sifflé contre le Club Athlétique Bizertin un penalty pas évident du tout que, fort heureusement, Kalongo a envoyé sur le poteau de la cage défendue par un Farouk Ben Mustapha des grands jours. D'ailleurs, le keeper international et l'insaisissable attaquant de poche Adam Rejaïbi furent déterminants dans la victoire 1-0 des Cabistes, lesquels ont déjà mis un pied au tour suivant. Les arrêts décisifs du premier, notamment dans le dernier quart d'heure lorsque le Desportivo de Huila mit la pression dans un désespéré baroud d'honneur, et le sens du but du second lequel se déjoua dans son style particulier du piège du hors-jeu pour aller lober le keeper adverse à la 50e minute et signer le but de la victoire, ont fait la différence. Pourtant, il faut savoir relativiser en admettant que l'adversaire, un novice sur la scène continentale, manquait d'arguments et n'aura finalement opposé que son courage et sa fraîcheur. Carences défensives Le même raisonnement s'applique aux Ethiopiens de Dedebit, lesquels bénéficiaient pourtant de l'avantage de l'altitude et d'une grosse ferveur de supporters très fair-play, nous dit-on, qui applaudirent longtemps le vainqueur. Entre le champion de Tunisie, vainqueur de la dernière édition de la Coupe de la confédération, et le champion d'Ethiopie, il y a incontestablement une bien grosse différence que traduit à peine la victoire 2-1 des Noir et Blanc, pourtant toujours privés de Youssofu et Kouyaté. Cette différence de classe, l'Espérance de Tunis a su de la même façon la traduire en terre kényane devant Gor Mahia, en y mettant davantage d'efficacité (3 buts signés) mais en trahissant toute la fragilité de l'arrière-garde qui en a concédé deux. Mais il n'y a en fait rien de nouveau sous le soleil espérantiste : la défense accuse les mêmes carences, et c'est un peu le talon d'Achille du club de Bab Souika. Soit à l'opposé de la ligne offensive, laquelle a carburé à plein régime à Nairobi avec trois buts inscrits par les trois attaquants alignés : Akaïchi, N'djeng et Jouini. Du coup, l'Espérance chasse le fantôme d'un Gor Mahia qui a piégé en 1987 l'EST en finale de la coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe : 2-2 à El Menzah sur deux contres de Dawo, une sorte de bête noire, et 1-1 à Nairobi. Reste l'unique accroc du week-end continental, à vrai dire assez surprenant, venant de la part d'une Etoile du Sahel pourtant retrouvée, du moins sur la scène nationale. Le but de Yeboah va peser lourd dans la gestion de la manche retour, même si les hommes de Roger Lemerre n'auront pas le temps de gamberger, les matches retour arrivant immédiatement après les premières manches, soit dans la semaine suivante, alors qu'un délai de deux semaines séparait jusque-là les deux parties. Face à un rival plutôt modeste, Cara, l'attaque étoilée a été incapable de signer le fameux précieux but à l'extérieur, à Pointe-Noire, où, pourtant, ce ne sont pas les opportunités qui ont manqué. Il reste à faire très attention, le prochain week-end, afin de ne pas prendre un but qui compromettrait sérieusement les chances du club étoilé. En tout cas, ce serait un véritable camouflet si, par malheur, les copains de Baghdad Bounedjah devaient abandonner de sitôt, dès leur entrée en lice, leurs ambitions africaines.