Quelquefois, il faut avoir du culot pour gagner un match. L'Etoile l'a eu Cette fois fut la bonne. Après 17 ans, l'Etoile a gagné sa huitième coupe de Tunisie. Pourtant, le Club Sportif Sfaxien était le favori de la finale. Sur le papier évidemment. Sur le terrain, ce fut une autre paire de manches. On savait que le CSS avait un avantage psychologique sur l'Etoile pour l'avoir battue à quatre reprises cette saison en championnat et en coupe de la CAF. Mais c'est le club du Sahel qui a créé la surprise. Les Etoilés ont bel et bien retenu la leçon. Ils ont bien préparé leur coup. Le coach Denis Lavagne a changé la physionomie de son onze et sa manière d'évoluer. L'Etoile avait du caractère. Pas le CSS dont les joueurs manquaient de réalisme et de puissance dans les derniers trente mètres. Pourtant, c'est l'équipe de Ruud Krol qui s'est procuré les meilleures occasions, sans parvenir toutefois à faire la différence. On avait l'impression que l'excès de confiance a joué un mauvais tour aux Sfaxiens. Les champions de Tunisie s'imaginaient la coupe en main avant d'avoir disputé la finale. Le CSS regrette sans doute les absences de Khénissi, blessé, et Mansar, convalescent, mais l'équipe a bien remporté le championnat sans ces deux joueurs. Ce que l'on reproche au CSS, c'est de n'avoir pas changé sa manière d'évoluer. La surprise du chef Un autre détail et qui a son importance a aussi fait le malheur des Sfaxiens, c'est l'absence du latéral droit Maman Youssofu. Ruud Krol a dû, la mort dans l'âme, reconvertir un de ses meilleurs éléments de la ligne médiane, Ndong en l'occurrence, en arrière droit. Du coup, le CSS a perdu de sa verve à l'entrejeu, puisque Ferjani Sassi ne pouvait être au four et au moulin. Challouf et Kammoun entre autres étaient très timides. Seul Hannachi a essayé de faire de son mieux et a donné du fil à retordre à la défense de l'Etoile. C'était peu pour faire pencher la balance du côté du CSS. Dans les rangs de l'Etoile à présent, la surprise était de taille. Denis Lavagne a eu le courage d'aligner quelques jeunes qui ont pratiquement métamorphosé le jeu de l'équipe. En défense d'abord où l'arrière gauche Nagguez a été préféré à Ghazi Abderrazak. Un bon choix dans la mesure où Nagguez a réussi à museler Ben Youssef. A l'entrejeu ensuite, où un autre jeune, Aymen Trabelsi, a aussi tiré son épingle du jeu. Il s'est dépensé sans compter et s'est offert le luxe de marquer l'unique but du match. La grande surprise a été le poste d'attaquant. On s'attendait à voir l'Algérien Bounedjah en pointe. Lavagne a vu autrement. Il a fait confiance à Issam Jebali. Ce dernier n'a pas déçu. Il a joué en mouvement et s'est souvent démené sur les couloirs pour ouvrir des brèches dans la défense adverse. Ce sont aussi les prestations de Mossaâb Sassi et Dramé qui ont fait la différence dans les rangs de l'Etoile. Ces deux joueurs ont bien rempli leur tâche sur le double plan offensif et défensif. Ils ont empêché les latéraux adverses, Ndong et Maâloul, d'effectuer leurs montées habituelles. Bref, l'Etoile a bien préparé sa finale. Son application était sans faille. Les joueurs avaient le cœur à l'ouvrage et ont mérité la victoire. En football, les détails font parfois la différence. Il fallait oser et l'Etoile l'a fait.