Jusqu'au 15 mars, les œuvres de jeunes artistes venant de différentes régions du pays sont présentées dans le cadre d'une exposition éclectique à la démarche didactique et à la visée ambitieuse. Ils sont neuf. Ils sont jeunes. Ils viennent de Médenine, Ksour Essef, Monastir, Sfax, Sousse, El Jem, Mahdia et Tunis. Ils ont été sélectionnés suite à un appel à participation lancé par B'chira Art Center, puis ont participé à un workshop d'encadrement assuré par des artistes-experts, exercice qui leur a permis de développer et de fignoler leurs idées. Nous avons nommé Awatef Laâmiri, Aya Rebai, Ferdaws Chamekh, Lina Ben Rejeb, Manel Hammami Belhaj, Salma Hajji, Samia El Echi, Wafa Rezg et Rochdi Belgasmi. Les œuvres de ces artistes sont différentes les unes des autres, par leur concept, leur forme, leur medium et par les matériaux utilisés. Mais une trame de fond générale, génératrice initiale des diverses interprétations et expressions, les lie : « Tension(s) », thématique de l'exposition. Un sujet qui ne peut qu'inspirer, surtout par les temps qui courent ! Corps à la fois générateur(s) et « réceptacle(s) » de tensions, matières sous tension(s), espace de et entre tension, couleurs vecteurs de tension,...vidéo, vidéo-performance, peinture, photographie, dessins, installation...Tout a été bon pour traduire cet état/action, chacun à sa manière et à travers une démarche personnelle. Le résultat ? Des œuvres contemporaines, s'inscrivant pour la plupart dans l'expérimental et qui appellent le récepteur à l'intellection. Des créations assez intéressantes dans l'ensemble, mais qui ne se valent pas toutes ; et c'est bien normal. Au-delà de l'exposition... «Nous avons reçu plus d'une vingtaine de propositions. Le comité artistique de BAC en a sélectionné seulement neuf, ceux dont les œuvres sont actuellement exposées», précise Mohamed Ben Soltane, coordinateur général de B'chira Art Center, chercheur et plasticien de son état. Chacun de ces jeunes lauréats est, en fait, venu avec une idée initiale, spécialement conçue pour cette exposition ou faisant partie d'un projet artistique en cours, mais s'adaptant au thème donné. Lors du workshop organisé à l'occasion, les concepts ont été, dans un deuxième temps, discutés et développés avec l'équipe du Centre, mais surtout avec les artistes-expertes Sana Tamzini et Sonia Kallel, qui ont fait un travail d'encadrement théorique et pratique, mais également présenté des interventions qui ont été fort appréciées par les participants, comme nous l'a rapporté Mohamed Ben Soltane. La réalisation des œuvres, qui a pris en considération l'espace d'exposition, s'est faite, quant à elle, hors des murs du Centre. L'approche a été donc didactique et pédagogique. Le but de ce deuxième événement du genre, lancé par B'chira Art Center, est la découverte, l'accompagnement et la formation de jeunes talents, mais également leur promotion et leur intégration dans les réseaux nationaux et internationaux. L'accès de cette organisation interdisciplinaire, dédiée à l'art contemporain, au statut d'association, ne fera que consolider ses programmes fort ambitieux, d'atteindre les nombreux objectifs escomptés. B'chira Art Center, fondé en 2011, avec son équipe restreinte mais dynamique et passionnée, est véritablement un exemple à suivre qui nous pousse à réfléchir sérieusement sur la gestion et les missions des structures culturelles dans notre pays, qu'elles soient étatiques ou privées, et quelle qu'en soit la spécificité. Un dossier important sur lequel nous reviendrons certainement.