Le jazz reste le premier amour, mais avec une grande ouverture sur d'autres genres musicaux, tels que la pop, le rock et la soul L'organisation du festival de Jazz à Carthage a rencontré les journalistes lors d'un point de presse, mercredi dernier, pour annoncer le programme de la 9e édition, qui se tiendra du 3 au 13 avril 2014 aux Côtes de Carthage, et parler aussi, entre autres, de l'évolution du festival. Bouclée depuis décembre dernier, la programmation est pour le moins variée, avec quelques grands noms, mais surtout des découvertes de qualité, affirme Mourad Mathari, directeur du festival et cofondateur du Syndicat tunisien libre des producteurs. «Le festival a bien évolué et, des 4 concerts de la première édition, on est passé à 10 concerts, en misant sur une certaine diversité qui s'adapte au public», note ce dernier. Le jazz reste le premier amour, mais avec une grande ouverture sur d'autres genres musicaux, tels que la pop, le rock et la soul. La qualité repose aussi sur les moyens techniques —le son et la lumière—, que le directeur dit avoir ramenés de France. La salle de concert de Carthage Thalasso a subi, dans ce sens, quelques aménagements (acoustique surtout) afin de garantir cette qualité. Ce sont les partages sur les réseaux sociaux et youtube qui ont inspiré le choix du programme, lequel se veut ouvert sur les nouvelles voix de la scène internationale. Ainsi, le nombre total de vues sur youtube des artistes invités s'élèverait à 65 millions. Cette nouvelle édition rend hommage aux dames, avec une grande participation féminine. L'on cite Ana Vidovic, une guitariste croate qui vit aux USA. Elle assurera l'ouverture de cette nouvelle édition de Jazz à Carthage, dans une première soirée exclusivement féminine, suivie de Iyeoka (ee-yo-kah), une Américano-Nigériane au succès planétaire depuis son tube Simply Falling. Y'Akoto et Sandra N'Kaké, deux autres voix féminines africaines, seront également de la partie. Au programme également, et entre autres, les Britanniques Alex Hepburn, une révélation du blues moderne, et Joss Stone, qui explose les écoutes sur youtube. Il y a également Nina Attal, une révélation du blues en France. Autres invitées : la Guatémaltèque Gaby Moreno mettra l'Amérique du Sud à l'honneur et la Portugaise Ana Moura sera l'ambassadrice du fado. Le public pourra découvrir une nouvelle génération d'artistes, à l'instar de Joe Stilgoe, le crooner british, Peter Von Poehl, le pop artiste suédois, et Bastian Baker, qui s'adresse surtout à un public jeune, avec son folk-rock made in Switzerland. Côté tunisien, l'on note trois participations, celles de Abderraouf Ouertani, qui est sur les traces d'Anouar Braham, de Behe et de Nour Harkati, deux découvertes pop. On nous promet du jazz sans frontières, avec le trio autrichien Puschnig, Sass et Diabaté. Et, pour finir, deux grosses pointures, made in America : Lucky Peterson, figure emblématique du blues, un habitué de la scène tunisienne qui revient chez nous après 8 ans d'absence, ainsi que Freddy Cole, petit frère du Grand Nat «King» Cole, qui a su se faire un prénom en s'imposant aujourd'hui comme «le chanteur de jazz le plus mûrement expressif de sa génération, sinon le meilleur des contemporains», selon le New York Times. Mourad Mathari a profité de l'occasion pour parler un peu des ambitions de ce festival, dont la 10e édition est déjà en cours de préparation et qui promet d'être plus éclatée, avec plus d'activités autour de la manifestation principale. Bon festival!