L'impact de la téléphonie mobile sur notre organisme interpelle bon nombre de chercheurs qui, bien que conscients de la place qu'occupent les Ntics dans le quotidien de l'homme moderne, soupçonnent des répercussions nocives des nouvelles technologies sur la santé, provoquées par des réactions organisme-appareil. Lors de la tenue, récemment, d'un séminaire sur la téléphonie et les droits du consommateur, M. Mohamed Wassim El Hani, ingénieur sanitaire, a évoqué la question des éventuels problèmes de santé dus à l'usage du téléphone portable. L'éventualité est une notion-clef en raison de l'absence, jusque-là, de constatations scientifiques valides, prouvant des effets nocifs autres que ceux dits «thermiques» sur l'organisme. En Tunisie, les répercussions de l'usage du téléphone portable sur la santé restent un thème équivoque, surtout en l'absence de mesures à même d'attirer l'attention des consommateurs, d'une part, et des professionnels, de l'autre, quant à l'impératif de prendre certaines précautions et d'être regardant quant aux normes internationales en la matière. Parallèlement, les recherches scientifiques sont entreprises dans l'espoir de trancher définitivement la question et confirmer ou infirmer — preuves à l'appui — les effets nocifs du téléphone portable sur la santé. D'un point de vue purement scientifique, le téléphone portable émet des ondes électromagnétiques puissantes, qui se situent à une haute fréquence sur l'échelle des rayonnements non ionisants ; soit 1 GHz. L'exposition de l'homme aux champs électromagnétiques met les particules chargées électriquement dans le corps humain à une puissance importante ce qui provoque des réactions d'ordre biologique, puis sanitaire. L'effet biologique du téléphone portable est identifiable grâce au DAS. Il s'agit du débit d'absorption spécifique des tissus. La puissance utilisée pour quantifier le dépôt d'énergie dans les tissus ou encore le débit d'absorption spécifique ( DAS ) montre des changements d'ordre physiologiques, biochimiques ou comportementaux d'un organe, d'un tissu ou encore d'une cellule donnée. Lequel changement vient en réaction à une stimulation extérieure, et se traduit comme un trouble du fonctionnement normal d'un organisme. Une fois identifié, il est classé en tant qu'effet nocif sur la santé. Les limites de la recherche Actuellement, les limites d'exposition aux rayonnements restent étroitement liées aux effets dits «thermiques». Ils apparaissent sous forme de stimulations repérables des muscles, des nerfs périphériques, d'éventuels chocs ou brûlures, etc. Tous les autres effets nocifs soupçonnés comme tels sont jusqu'à nos jours, non confirmés. Parmi les effets non confirmés, M. El Hani cite l'effet sur l'audition. Ecouter de la musique à un volume élevé, et à répétition, via le téléphone portable risque d'endommager les cellules internes de l'oreille et peut provoquer à long terme la perte du sens de l'ouïe. L'on parle aussi d'éventuels troubles au poignet et à l'avant-bras, dus à l'usage irrationnel et machinal des SMS, des jeux, etc. Il est également à noter que, selon une étude américaine élaborée en 2012, les personnes dépendantes au téléphone portable deviennent plus impulsives et présentent des signes d'addiction. D'autres études considèrent les rayonnements émis par le téléphone portable comme étant cancérigènes. Cela dit, aucun élément scientifique ne prouve l'interaction entre les ondes et les cellules. Certes, mais prendre ses précautions est de mise. M. El Hani appelle les parties concernées à fixer des valeurs limites de l'exposition aux rayonnements et à se conformer aux normes internationales, dans un cadre législatif précis. Par ailleurs, réduire l'exposition aux rayonnements est possible grâce à la mise à la disposition du consommateur de Ntics de qualité et à des coûts acceptables. Il convient également de miser sur la sensibilisation et sur la communication sur ce point. Pour le consommateur, des gestes salvateurs sont recommandés, dont le non recours au commerce parallèle pour faire l'acquisition d'un téléphone portable non contrôlé. Il est important de s'assurer, également, du taux de DAS indiqué ; le taux maximal étant de 2W/kg de tissus. Il est préférable d'utiliser le kit pour diminuer la réception des radiofréquences, de ne pas utiliser le portable dans les moyens de transport en commun pour éviter les rayonnements puissants, de le fermer ou le maintenir à une distance suffisante du lit au moment de se coucher. Pour les enfants, l'usage du téléphone portable est permis à partir de 12 ans.