Les visites effectuées à l'étranger par nos « trois mousquetaires » semblent avoir un objectif unique : trouver des solutions à même d'alléger les conséquences d'une crise économique d'un pays en quête de stabilité sociale garante d'une transition démocratique réussie Une semaine très chargée pour nos trois présidents qui, chacun de son côté, essaye de faire fructifier son séjour à l'étranger. Ben Jaâfar, Jomâa et Marzouki ont choisi ces derniers jours de se consacrer à la consolidation de la coopération économique de la Tunisie avec le reste du monde. Le message est on ne peut plus clair : la Tunisie a plus que jamais besoin du soutien de ses frères comme de ses amis pour surmonter une conjoncture économique très difficile. Un soutien qu'on cherche par tous les moyens. N'en déplaise à ceux qui critiquent ces déplacements tous azimuts, du Golfe arabe en passant par l'Europe et sans oublier bien sûr les deux Amériques. Réussies pour les uns, insignifiantes pour les autres, les visites effectuées à l'étranger par nos trois mousquetaires semblent avoir un objectif unique: trouver des solutions à même d'alléger les conséquences d'une crise économique d'un pays en quête de stabilité sociale garante d'une transition démocratique réussie. Ces mêmes visites sont également un baromètre pour connaître de près la disposition des pays frères et amis à réussir cette fin de période transitoire que vit la Tunisie. Une période cruciale qui marquera à jamais l'histoire d'un pays qui a le mérite de tracer la voie à un grand nombre de peuples avides de liberté politique, de dignité humaine et de prospérité économique. Or, la question qui se pose avec insistance est de voir si cette jeune expérience démocratique sera soutenue ou lâchée. Pour les Américains, à New York comme à Montréal, les messages sont rassurants. Car, la visite du président de l'ANC au Canada semble porter ses fruits. Le forum d'affaires Tunisie-Canada, qui a rassemblé près de deux cents hommes d'affaires des deux côtés, a été couronné par le lancement d'un conseil d'affaires. Un nouveau-né de nature à consolider la coopération économique bilatérale et aplanir les difficultés rencontrées par les investisseurs canadiens désireux de créer des projets en Tunisie. Par ailleurs, le gouverneur général du Canada a fait part à Ben Jaâfar de la décision de son pays de doubler le nombre de boursiers tunisiens dans ses universités, ainsi que de sa volonté de promouvoir les échanges économiques et commerciaux avec la Tunisie et d'inciter les hommes d'affaires canadiens à investir en Tunisie. Un message fort Aux Etats-Unis et en attendant le sommet Jomâa-Obama, prévu aujourd'hui, tous les indices montrent que les résultats de cette visite ne peuvent être que positifs. Car faut-il le rappeler, Mehdi Jomâa est le premier président de gouvernement, de la Tunisie, après les élections du 23 octobre, à être invité par le président américain. Un message fort et rassurant à la fois. Aux dires de Jomâa, la Tunisie attend beaucoup de cette visite. Le but est de faire de la Tunisie une «success-story», autant qu'un modèle pour les autres pays. L'enjeu est surtout de permettre à la Tunisie de réussir son processus de transition. Sur un autre plan, l'entretien du chef du gouvernement avec la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, à Washington a été fructueux. Il a permis de réaffirmer le maintien de l'appui du Fonds monétaire international à la Tunisie. Cet appui tant attendu s'est concrétisé par l'accord de versement de la troisième tranche du prêt du FMI à la Tunisie. D'une valeur de près de 400 millions de dinars, cette tranche sera accordée à la Tunisie à fin de ce mois. A Bruxelles, Marzouki n'a pas mâché ses mots. Il a demandé au gouvernement belge d'annuler les dettes tunisiennes ou de les convertir en projets d'investissement. Par ailleurs, les entretiens qu'a eus le président de la République avec un grand nombre de hauts responsables européens ont abordé essentiellement les moyens de booster la coopération économique de la Tunisie avec les pays européens. Lors de ces entretiens, le secrétaire général des Nations unies et la Chancelière allemande ont confirmé leur intention de venir prochainement en Tunisie. C'est ainsi que pour la première fois de l'histoire du pays, nos trois présidents se donnent la même mission, à savoir sauver l'économie du pays, préserver la paix sociale et réunir les conditions de réussite des prochaines échéances électorales.